C'est le Loxodon africanus qui est représenté dans les gravures de l'Atlas et du Sahara central, avec des petites défenses, de grandes oreilles et de longues trompes. Si certaines représentations sont stylisées, d'autres sont d'un grand réalisme : c'est le cas du site de Aïn Sfissifa, dans le djebel Amour où on voit un éléphant défendre son petit contre une panthère. L'éléphant est souvent représenté isolé, mais on le voit aussi en groupe en compagnie d'autres animaux : girafes, gazelles, mouflons, etc. Les éléphants figurant sur les gravures rupestres de l'Atlas et ceux du Sahara sont identiques. Aux périodes historiques, les plus anciennes représentations de l'éléphant sont celles qu'offrent les monnaies : monnaie de Massinissa, de Jugurtha, de Juba I, de Ptolémée, etc. L'éléphant est mentionné par de nombreux auteurs anciens. Au Ve siècle avant J.-C., Hannon, le fameux voyageur carthaginois, et Hérodote, le géographe grec, en signalent partout. Polybe, lui, écrit que la Libye (c'est-à-dire le Maghreb) est pleine d'éléphants et que dans les régions du sud, on utilisait leurs défenses pour faire des poteaux et des clôtures. Le même Polybe indique qu'il tenait cette information du roi Gulussa, fils de Massinissa.