Drame Un charnier vient d?être découvert dans la région de Sidi M?hammed Ben Aouda, à Relizane, à 400 m du lieu dit El-Kalia où l?ancien DEC de Hmadna avait sa milice. C?est Hadj Smaïn, président du bureau de la Laddh de Relizane, qui l?a découvert le 3 novembre dernier. Ce militant de défense des droits de l?Homme, qui a filmé sa macabre découverte, a assuré, lors d?une conférence de presse organisée, hier, au siège de la ligue, que «les ossements des victimes, qui n?ont pu être toutes identifiées, ont été repérés par des citoyens après avoir été entraînés par les crues». La seule victime à avoir été identifiée est Abed Saïdane, 55 ans, enlevé le 9 septembre 1995. Ce père de famille a été identifié par son fils qui a reconnu son briquet jaune ainsi que ses vêtements: une djellaba blanche et un pantalon vert. Crâne fracassé, la victime a été, selon Ahmed Saïdane, son fils, et l?un des témoins de cet enlèvement, prise devant son magasin et exécutée par l?ancien DEC de Hmadna et ses complices, Fegane, Abed et Boukhatem. Il précise, dans ce sens, que cette exécution est motivée par le fait que son père dérangeait l?ancien DEC de Hmadna, chef des patriotes à la tête «des Escadrons de la mort» qui sévissaient à Relizane. Plus précisément «parce que la victime a clairement exprimé son opposition au détournement d?argent auquel participaient l?ancien DEC et sa troupe dans le bureau des enfants des moudjahidine de cette localité», a-t-il dit. Une plainte sera déposée devant le juge d?instruction par les parents de la victime alors que Me Ali Yahia Abdennour, président de la Laddh, a déclaré que «la ligue va se constituer partie civile». Notons, par ailleurs, qu?une projection sur la découverte du charnier a été faite lors de cette conférence de presse à l?attention des journalistes venus nombreux. «Il m?a fallu quelques minutes pour prendre les photos et filmer avec un caméscope le charnier et les os des victimes», raconte Hadj Smaïn qui avait déjà découvert, depuis l?année 1997, «une douzaine de charniers dans cette même région contenant les os d?une vingtaine de victimes». Mais, manque de chance, ce responsable a été arrêté par la Gendarmerie nationale pour être condamné à dix ans de prison alors que les premiers charniers découverts ont été déplacés avec «la complicité des pouvoirs publics», d?après lui. Il assure, par ailleurs, que d?autres charniers existent dans la région de Relizane, mais aussi à Constantine. Ce militant des droits de l?Homme fait remarquer que «la milice est responsable de 112 cas de disparition à Relizane avec des témoignages à l?appui».