Disparition n L'artiste chanteur chaâbi, Ahmed Bourahla, est décédé, hier, à l'âge de 60 ans à la suite d'un arrêt cardiaque à Koléa (Tipaza). Bourahla fils, relève du roi du kheloui, Cheikh M'hamed Bourahla, était un chanteur chaâbi et kheloui de grande notoriété qui avait suivi les traces de son père pendant un quart de siècle. Son dernier entretien a été accordé à InfoSoir, au mois d'août 2008. Dans cette interview, il nous a parlé de lui, de son père et maître spirituel et du seul souhait que ce dernier voulait voir se réaliser et que lui même partageait avec lui, celui de l'ouverture d'une école du kheloui. Le destin a fait que Ahmed, l'artiste, décède au cours du même mois qui avait vu la naissance de son défunt père, «le Cheikh» comme il l'a toujours appelé. Accompagné de son mandole, Ahmed faisait partie de la troupe musicale de son père depuis l'âge de 18 ans. «J'ai suivi le même chemin que lui. J'ai dû prendre la relève il y a 25 ans», nous a dit ce chanteur qui, depuis la disparition de son père, a formé son propre orchestre, permettant ainsi à de jeunes musiciens de Koléa de dévoiler leurs talents. Bourahla, la relève, n'arrivait pas à nous expliquer l'importance du «tarbouche» de son père, que ce dernier a toujours porté lors de ses différentes représentations. «Je ne peux me passer du tarbouche de mon père. Il a un sens très profond que je ne peux expliquer. Il représente les traditions en Algérie, à Koléa en particulier», nous avait-il dit. Le défunt nous avait également révélé que parmi les chansons de son répertoire, il tenait beaucoup à la qacida d'une durée de 20 minutes sur les parents intitulée Ya el Waldine, écrite dans les années 90, et qu'il chantait dans le style kheloui. «Personne ne l'a jamais reprise et je ne sais pas pourquoi. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est le fait que les qacidate du Cheikh n'aient jamais été reprises par d'autres artistes», s'était-il étonné, nous expliquant que même si certaines d'entre elles avaient été reprises, elles ne l'ont jamais été avec le même cachet que celui de son défunt père. «C'est pour cela que ma famille voudrait relancer le projet de l'école pour l'apprentissage du chaâbi et du style kheloui spécialement.»Les mélomanes de la ville de Koléa et les amoureux du kheloui, du medh et du q'cid dans plusieurs régions du Centre se souviendront toujours de cet ami du kheloui, devenu, grâce à son maître «le Cheikh», sa véritable passion.Ce deuxième cheikh était souvent sollicité pour animer surtout les fêtes familiales (mariages, baptêmes, réceptions…). Avec son dévouement sans limites pour le kheloui, feu Ahmed Bourahla rappelait le Cheikh d''abord par sa ressemblance physique frappante, sa voix identique à celle de son père Cheikh M'hamed Bourahla. Ahmed, de pure souche koléenne, a été inhumé, hier, au cimetière de la ville. l M.Mellah, président de l'association Cheikh-M'hamed-Bourahla considère, au nom de l'association et des mélomanes chaâbis, que la disparition de Ahmed Bourahla est une grande perte pour le chaâbi et le kheloui en particulier.