Pourparlers n Les pourparlers entre protagonistes sur un partage du pouvoir se sont enfermés toute la journée d'hier dimanche, à Harare, avec le médiateur, le président sud-africain Thabo Mbeki. M. Mbeki, chargé par ses pairs d'Afrique australe de faciliter une issue négociée à la paralysie née de la défaite historique du régime aux élections générales du 29 mars, était arrivé, samedi soir, à Harare capitale du Zimbabwe. Selon un journal sud-africain, le Sunday Mail, les discussions d'hier devaient porter sur la structure d'un nouveau gouvernement. M. Mugabe n'entend pas céder la présidence, tandis que M. Tsvangirai exige le contrôle de l'exécutif, sur la base de ses résultats au scrutin du 29 mars. Il serait impossible de priver le héros de l'indépendance d'un poste qui lui permette un retrait dans la dignité, soulignent les analystes. Selon des informations de presse, les négociations ont marqué un tournant lorsqu'a été convenue une amnistie pour les responsables des massacres perpétrés au début des années 1980 contre la minorité Ndebele, dans le sud du pays, et pour ceux des violences orchestrées contre l'opposition. Les deux composantes du MDC ont ravi le 29 mars la majorité à la Chambre des députés, tandis que M. Tsvangirai arrivait largement en tête au premier tour de la présidentielle. Mais l'opposition s'est retirée de la course pour le second tour le 27 juin, face aux violences contre ses partisans. Selon le journal sud-africain Sunday Mail, les équipes de négociateurs auraient aplani, ces derniers jours, certains points de désaccord, notamment sur la question de la terre, dont la redistribution à la majorité noire catalyse les tensions, ainsi que sur les sanctions imposées contre le régime par l'Occident depuis de premières élections contestées en 2002. Après s'être d'abord tenu au rachat des fermes détenues par les Blancs sur une base volontaire, suivant les accords d'indépendance avec la puissance coloniale britannique en 1979, le président Mugabe avait fini par obéir aux pressions des anciens combattants de la guerre d'indépendance. Ces derniers ont lancé, au cours de l'année 2000, une violente campagne d'occupation des terres, qui a débouché sur une réforme agraire «précipitée». Quelque 4 000 fermiers blancs ont quitté le Zimbabwe, entraînant une chute brutale de la production agricole dans l'ancien «grenier» de l'Afrique australe.