Les malades n'iront pas aux Lieux saints Impact n Même si la décision d'exclure les pèlerins malades est d'ordre humain et préventif, elle fera, incontestablement, des déçus ... Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a émis une instruction concernant «l'exclusion des pèlerins souffrant de maladies pouvant les empêcher d'accomplir les rites du hadj», a indiqué le représentant du ministère lors de la réunion du ministre des Affaires religieuses et les agences de voyages sélectionnées pour l'organisation de l'opération. Le même responsable a souligné que les examens médicaux relatifs à l'accomplissement des rites du Hadj pour cette année débuteront au courant de ce mois d'août alors que le vaccin antigrippal sera disponible en septembre». Les 36 000 hadji accompliront-ils tous le rite ? Pas de réponse pour le moment, puisqu'ils n'ont subi aucun examen médical auparavant. Et quelle sera la réaction de ceux qui souhaitent mourir aux Lieux saints de l'Islam ? Ils sont, pourtant, nombreux à prendre le risque de partir à la Mecque et à Médine, même s'ils sont atteints de graves maladies ou de grandes incapacités physiques et morales dues à la vieillesse. La mesure d'accompagnement des hadji par leurs proches sera-t-elle supprimée cette année ? En tout cas, si l'instruction du ministère de la Santé vient à être appliquée, le nombre global des hadji sera, sans nul doute, revu à la baisse. La nouvelle décision du ministère de la Santé vise, manifestement, à mettre un terme aux nombreux décès enregistrés durant les précédentes campagnes du hadj ou, du moins, à réduire l'ampleur des pertes humaines parmi les pèlerins algériens. Même si elle fera certainement beaucoup de mécontents et de déçus, cette mesure, faut-il le dire, constitue une avancée considérable dans la vision des pouvoirs publics relative à la vie religieuse, en favorisant la protection des vies humaines avant toute autre considération. Les hadji ne pouvant pas se déplacer en Arabie saoudite seront ainsi obligés de recourir au hadj par «procuration», en désignant quelqu'un de la famille pour accomplir le rite à leur place. Il s'agit d'un procédé autorisé par la religion, mais cela risque de poser des problèmes d'ordre administratif si les passeports des hadji (les personnes concernées directement) sont établis avant les examens médicaux. Déjà, la sélection des agences de voyages devant accompagner nos pèlerins aux Lieux saints de l'Islam a accusé un grand retard, ce qui se répercutera négativement sur les réservations dans les hôtels. Les chances des hadji «gravement malades» d'accomplir ce rite d'une façon indirecte (procuration) deviennent donc quasi insignifiantes. Une bonne décision, de surcroît préventive et humaine, est ainsi à même de briser le rêve d'accomplir le cinquième pilier de l'Islam.