Le chacal est l'objet de nombreuses superstitions : ainsi, le glapissement du mâle annonce toujours un malheur, mais celui de la femelle, une joie. On fabrique aussi des talismans, avec les pattes et la queue du chacal pour se protéger du mauvais œil. Par euphémisme, on évite de prononcer son nom. En Algérie, on l'appelle Ahmed, Mohand ou alors, Rabah, nom signifiant «gagnant, bénéficiaire». On ne sait pas s'il a existé, comme pour le chien, une cynophagie, mais on sait que manger de la cervelle de chacal fait acquérir des pouvoirs magiques. En Kabylie, on croit que la consommation de cette substance permet de comprendre le langage des chacals et d'entendre ce qui se dit dans leurs «réunions», notamment leurs descentes dans les villages. Les personnes douées de ce langage peuvent aussi prévoir les épizooties et donc en avertir les paysans pour qu'ils mettent leurs troupeaux et leur basse-cour à l'abri. Les chacals sont très redoutés des paysans : s'ils ne sont pas toujours dangereux pour l'homme et s'enfuient à son approche, ils s'attaquent aux élevages de volailles et sont parfois des vecteurs de rage. Avant d'être le symbole de la ruse, le chacal représente d'abord la nature dans ce qu'elle a de plus sauvage.