Comme pour le chacal, certains organes ont des vertus prophylactiques : ainsi, on conseille de porter séché un œil d'hyène pour se prémunir du mauvais œil ; les dents fixées sur un collier protègent des pertes de mémoire, la langue protège de la morsure des chiens et de la rage ; la graisse d'hyène a pour effet d'éloigner les chiens et de les empêcher d'aboyer, belle aubaine pour les cambrioleurs qui se servent de ce moyen pour entrer dans les maisons sans être vus… On doit aux auteurs arabes certaines recettes médicinales utilisant des parties de l'hyène : la moelle, pétrie en boulette dans de la farine d'orge, soignerait la rage ; le fiel, mélangé à de l'huile de camomille, fournit un onguent contre le larmoiement des yeux ; le cerveau et les organes génitaux séchés et réduits en poudre sont un puissant aphrodisiaque ; le excréments mélangées à de l'huile de myrte est un bon épilatoire etc. Les superstitions font de l'hyène un présage néfaste : son cri et surtout son ricanement passent pour attirer le malheur. Mais parfois le même ricanement, qu'on prend alors pour un rire, est interprété comme un signe de bonheur. Comme les Arabes, on croyait en l'hermaphrodisme de l'hyène qui, devient mâle une année et femelle une autre. El Djah'id, qui rapporte ce fait – au demeurant infondé – ajoute que dans les croyances des bédouins, l'hyène, comme animal malfaisant, sert de monture aux démons.