Certains rites magiques recourent à des animaux ou à certains de leurs organes, réputés posséder une force que l'on essaye de faire agir en les mélangeant avec d'autres produits et en récitant certaines formules. Nous avons déjà cité certains animaux jugés maléfiques comme le chat noir ou le lézard. Voici d'autres rites, pour le moins curieux et parfois répulsifs, mais qui figurent dans les meilleurs ouvrages de magies utilisés, autrefois, en Algérie et au Maghreb, tels les ouvrages d'El-Bunî et de Ibn al-Hadjadj, que nous avons déjà cités ou que nous citerons. On sait que le chacal, connu pour être un animal rusé, est l'objet de nombreuses superstitions : par exemple, le jappement du mâle annonce toujours un malheur, alors que celui de la femelle annonce une joie et un bonheur. On fabrique aussi des talismans, avec les pattes et la queue du chacal pour se protéger du mauvais œil. La consommation de chair de chacal ou de chien est illicite dans la religion musulmane, mais on dit que manger de la cervelle de chacal fait acquérir des pouvoirs magiques. En Kabylie, on croit que sa consommation permet de comprendre le langage des chacals et d'entendre ce qui se dit dans leurs «réunions», notamment leurs descentes dans les villages.