Le parquet général de Tizi Ouzou a ordonné hier la levée du contrôle judiciaire auquel étaient soumis, depuis des mois, les délégués des ârchs. Cette mesure est venue décrisper l?atmosphère à l?approche du dialogue entre le mouvement citoyen et les représentants de l?Etat. La levée du contrôle judiciaire vient aussi en réponse à l?une des exigences des ârchs faisant partie des préalables que le pouvoir est tenu de satisfaire avant l?entame de tout dialogue. Les observateurs s?attendent à ce que les ex-détenus de Béjaïa et de Bouira bénéficient de la même mesure puisque, autant que leurs camarades de Tizi Ouzou, ils étaient astreints à se présenter régulièrement dans un commissariat. «La levée du contrôle judiciaire n?annule pas pour autant les poursuites judiciaires», selon l?avocat du mouvement citoyen. Mais ce dernier ne désespère pas de voir les autorités accéder aux doléances et lever ainsi toutes les ambiguïtés. Le conclave de l?interwilayas qui se tiendra aujourd?hui à Boudjellil s?ouvrira donc sous de bons auspices. Les délégués plancheront sur la liste des personnes qui vont discuter avec le Chef de gouvernement de la question de la prise en charge des autres préalables comme la libération des détenus, la réintégration des travailleurs licenciés pendant le printemps noir et le règlement de la facture d?électricité. Ces pourparlers «préliminaires» détermineront à coup sûr la suite qui sera donnée au dialogue pour la mise en ?uvre de la plate-forme d?El-Kseur. Les autorités entendent-elles réussir le rendez-vous électoral d?avril 2004 ou réellement amorcer la démocratisation du système politique telle qu?énoncée dans le document du mouvement citoyen ? Là est la question.