Rien ne va plus au service de la commune de Tizi Ouzou. En dépit des promesses des maires qui se sont succédé à la tête de l'APC de faire de l'amélioration de ce service l'une de leur première préoccupation, la situation ne cesse d'aller de mal en pis. Outre les chaînes interminables devant les guichets et les nombreuses erreurs sur les documents délivrés dont la transcription est souvent illisible, les citoyens sont confrontés à la pénurie d'imprimés d'état civil. En effet, hier, lors de notre passage au niveau dudit service, nous avons pu constater le désarroi des gens qui ne savent plus à quel saint se vouer. A. S., un quinquagénaire, n'a pas caché sa colère contre une telle défaillance lui qui est venu spécialement d'Alger pour obtenir un extrait de naissance n°12 pour compléter le dossier de sa tante pour une prise en charge médicale à l'étranger. Une jeune fille nous informe qu'elle a raté une journée de travail pour rien, puisqu'elle ne peut obtenir le document pour lequel elle s'est déplacée de Fréha vers Tizi Ouzou. Zahia B., 40 ans, qui s'est déplacé de Ouacifs pour se faire délivrer un extrait de naissance n°12 pour pouvoir rectifier le nom de sa fille sur le livret de famille, s'en est prise au préposé au guichet qu'elle a traité de tous les noms. Elle nous dira : «si l'APC ne peut assurer le service public aux citoyens, je ne vois pas à quoi elle sert. Jamais le service n'a fonctionné normalement. La preuve ma fille qui est née à Tizi Ouzou, ne porte pas notre nom de famille je dois donc procéder à cette rectification car l'année prochaine elle sera en première année primaire.» Les citoyens ont donc été appelés à se débrouiller le fameux document ailleurs soit des autres APC quant cela est possible, ou bien à l'extérieur contre une certaine somme. Une jeune fille nous informe que l'extrait de naissance n°12 se vend à l'extérieur pour pas moins de 200 DA. Elle exhibe le document en nous déclarant : «Je l'ai acheté à des gamins pour 200DA, j'ai besoin de ce document et je n'ai eu d'autre choix que de me soumettre à la loi des trafiquants des documents d'état civil.» Mais tout le monde ne peut pas faire comme notre interlocutrice, le maire est interpellé pour concrétiser une des promesses faites lors de son installation à la tête de l'APC : «L'amélioration du service d'état civil».