L'hyène a mauvaise presse dans la tradition algérienne. Elle représente un animal rebutant parce qu'elle se nourrit de charognes. Son cri et surtout son ricanement passent pour attirer le malheur. Mais parfois le même ricanement, qu'on prend alors pour un rire, est interprété comme un signe de bonheur. Certains organes ont des vertus prophylactiques : ainsi, on conseille de porter séché un œil d'hyène pour se prémunir du mauvais œil, les dents fixées sur un collier protègent des pertes de mémoire, la langue protège de la morsure des chiens et de la rage, la graisse d'hyène a, pour effet, d'éloigner les chiens et de les empêcher d'aboyer. Le coq est un animal bien familier de la magie maghrébine. Dans la symbolique, il représente un homme imbu de sa personne, batailleur et fanfaron. Mais comme il réveille les dormeurs pour la prière de l'aube, c'est un animal vénéré. Selon la tradition musulmane, son cri signale la présence d'un ange : «Si vous entendez le chant du coq, dit le hadith, demandez à Dieu de vous combler de ses faveurs car il a vu passer un ange.» Le coq est aussi un animal sacrificiel de premier ordre, dans les rites d'exorcisme et de magie. C'est lui qu'on égorge pour éloigner les djinns et les démons, on utilise aussi, dans certains rites, quelques-uns de ses organes tels que les serres, le foie, la crête, la tête, etc.