Résumé de la 13e partie n Bohannon discute avec Stubbs du départ de Kelly (son garçon d'écurie), ainsi que du crime et surtout de l'arme utilisée... Et Belcher a ramassé le Browning automatique ? demande Stubbs. — C'est ce qu'il dit. Je doute qu'on en retrouve la provenance. Il a probablement été acheté dans la rue. Et la rue, ça le connaît, Kelly, si j'en crois ses tatouages. — On a déjà l'expertise balistique ? (Les sourcils broussailleux de Stubbs sont relevés en accents circonflexes.) Ils savent si c'est le Browning qui a tiré ? Bohannon secoue la tête. — lIs ne retrouvent pas la balle. Mais d'après un test à la paraffine, Belcher avait tiré avec cette arme peu de temps auparavant. — Ah, merde, dit Stubbs. — Il a dit à Gerard que c'était pour faire peur à un rôdeur. Mais il m'avait assuré, plus tôt, qu'il ne s'en était pas servi. — Tu vois pourquoi il va falloir que tu t'en mêles ? Ce crétin n'a pas de pire ennemi que lui-même. Ça a toujours été comme ça. — Pas toujours, rectifie Bohannon. A une époque, c'était l'Oncle Sam. — Attends. (Stubbs frotte, pensif, ses poils de barbe blancs et hirsutes.) Et si le rôdeur avait été Kelly ? Bohannon cligne des yeux, surpris. — Bon sang, dit-il. C'est assez bien vu ça, George. Pourquoi pas ? Il donne un coup de volant pour entrer dans la cour du ranch et aperçoit un véhicule marron une voiture de patrouille du shérif. Un gyrophare clignote sur le toit. Deux portières sont ouvertes. Deux personnes luttent à côté. L'une d'elles est T. Hodges, son casque roule au sol. L'autre est Kelly Larkin. Il pousse T. Hodges en arrière et elle tombe. Il se retourne et part en courant, droit sur la camionnette de Bohannon. On voit briller les menottes qui pendent à l'un de ses poignets. Sa chemise déchirée dans le dos glisse de ses épaules, révélant les tatouages. Bohannon freine brutalement, saute à bas du Gemmy en criant et agrippe le garçon au passage. Celui-ci se contorsionne et frappe avec les menottes accrochées à son poignet, faisant voler le chapeau de Bohannon. — Arrête ! crie Bohannon. Bon Dieu, Kelly, tiens-toi tranquille ! — Lâchez-moi, dit le garçon. J'ai rien fait ! — Calme-toi, alors. Voilà. C'est mieux comme ça. (Bohannon appelle T. Hodges, qu'il voit dans le faisceau de ses phares.) Tu n'as rien ? — Kelly..., fait-elle, d'une voix menaçante, et elle s'avance vers eux. — Je m'excuse, dit le garçon, penaud. — J'espère bien ! (Elle époussette le casque du revers de sa manche.) J'étais en train de lui retirer ses menottes. Je lui ai dit que je pouvais lui faire confiance. Tu vois ce que ça a donné. — Eh bien, nous allons les lui remettre, dit Bohannon, et il referme les menottes. Voilà. (Il ramasse son chapeau.) Bon. On va aller dans la cuisine, s'asseoir, boire un café, et discuter un peu comme des gens bien élevés d'accord ? — J'ai rien à dire, lâche Kelly, qui avance en trébuchant, Bohannon le tenant par le bras. C'est dingue, cette histoire !