Contrairement aux années précédentes, l'été 2008 a vite annoncé la couleur dès les premières lueurs du mois de juin puisque les agences algériennes habituées à commercialiser la destination Tunisie ont fait part à leurs clients traditionnels et nouveaux de la flambée des prix et de la difficulté d'assurer des réservations systématiques, ce qui n'était pas le cas auparavant. Certes, les prix passent à partir du 15 juin (jusqu'au 15 septembre) à la haute saison, mais l'avènement du mois de ramadan a poussé les touristes algériens à se concentrer sur les deux mois de juillet et août, ce qui a boosté la demande et amené les hôteliers tunisiens à pratiquer le surbooking (vente d'un nombre supérieur de lits par rapport à la capacité d'accueil). Et mis à part les grands établissements relevant des chaînes internationales (quatre et cinq étoiles), les autres ont du mal à maîtriser cette technique ce qui les oblige à sauter et détourner plusieurs réservations, notamment celles des Algériens au détriment des tours-opérateur européens, notamment des nouveaux touristes venus des pays de l'Est. S'appuyant sur un tourisme dit de masse et des formules de plus en plus attrayantes, comme le All Inclusive, la Tunisie attire de plus en plus de touristes cette année, ce qui explique la hausse des prix qui ont connu des augmentations variant entre 10 et 40%, voire plus dans certains cas. Du côté des professionnels tunisiens, on évoque la loi de l'offre et de la demande ainsi que la hausse de l'euro ainsi que de certains services ou prestations. A titre d'exemple, un séjour de dix jours dans un quatre étoiles à Monastir en moyenne saison pour une famille de quatre personnes, dont deux enfants en bas âge, coûtait 100 500,00 DA en All Inclusive, est passé presque au double cet été en haute saison. C'est dire la différence significative qui a freiné l'élan de certains à opter pour le voisin de l'Est.