Toujours selon Hérodote, l'ours était également attesté en Egypte. Dans la deuxième partie de son livre, il écrit : «On transporte à Buto les musaraignes et les éperviers, les ibis à Hermopolis, mais les ours, qui sont rares en Egypte, et les loups, qui n'y sont guère plus grands que des renards, on les enterre dans le lieu même où on les trouve morts.» Ce passage signifie aussi que l'ours n'était pas un animal sacré, à l'instar du chat ou du crocodile, et qu'on ne procédait pas à leur momification. Parmi les auteurs latins, Pline écrit qu'il n'y a pas d'ours au Maghreb, mais il mentionne, parmi les fauves qui ont combattu au cirque de Rome, en 61 avant J.-C., les ours de Numidie (VIII, 131) : «Les annales rapportent que, sous le consulat de Pison et de Messala, le quatorzième jour avant les calendes d'octobre, Domitius Ahénobarbus, édile curule, fit combattre dans le cirque cent ours numides contre autant de chasseurs éthiopiens. Je m'étonne de cet adjectif de numides, puisqu'il est connu que l'Afrique n'engendre pas d'ours.» En 100 de l'ère chrétienne, Juvénal évoque également des ours mis à mort dans les arènes de Domitien à Albe : «Il ne lui servit donc à rien, le pauvre, de percer les ours numides en des combats corps à corps, chasseur sans armure dans l'arène d'Albe.»