Une table ronde sur le thème «Une approche de la littérature maghrébine d'expression française», a été organisée hier soir à l'espace «Ryad El-Feth», dans le cadre du 1er festival international de la littérature et du livre de jeunesse qui se tient à Alger du 21 au 29 août 2008. «Moi, j'essaye d'être écrivain, je ne veux pas me confiner dans une catégorisation», a indiqué l'écrivain Anouar Benmalek ajoutant qu'il aimerait écrire dans les langues arabe et amazighe «mais que le destin en a décidé autrement». «Pour moi, l'important, c'est d'écrire», a affirmé l'intervenant ajoutant : «j'écris en français mais je suis avant tout un écrivain algérien». De son côté, l'universitaire marocain Abderrahmane Tenkoul a fait un historique de la littérature maghrébine d'expression française, «une littérature qui s'est affirmée avec beaucoup de force durant la période coloniale car elle témoignait de la réalité de la société du pays». «Cette littérature était beaucoup plus à la recherche de son identité que de sa légitimité et c'est pour cela qu'elle a duré», a indiqué l'universitaire ajoutant que «malgré toutes les controverses qu'elle a suscitées, elle a réussi à s'installer dans le paysage littéraire». Cette littérature, a-t-il poursuivi, a évolué «d'une forme à caractère historique»vers une forme qui «cherche à transgresser les codes qui lui avaient donné sa raison d'exister, c'est-à-dire les codes sociologiques et ethnographiques». «Il y avait une tendance dans un enracinement dans le terroir, mais aussi un dépassement et c'est ce qui fait la force de cette littérature», a expliqué l'orateur ajoutant : «il y a une volonté de sortir du texte pour aller vers un système de signes. On assiste à une littérature qui évolue vers l'universel.»