Choix n Asif Ali Zardari veut briguer la présidence de la République pour succéder à Pervez Musharraf. Les parlementaires du Parti du peuple pakistanais (PPP) avaient désigné vendredi dernier, Zardari, au cours d'une réunion du comité central exécutif du parti. Le Pakistan doit élire le 6 septembre, prochain, le successeur de Musharraf. Selon la Constitution pakistanaise, le nouveau chef de l'Etat est désigné par les deux assemblées parlementaires réunies en congrès et par les quatre assemblées provinciales. Les candidatures seront validées le 28 août, prochain, et aucun retrait ne pourra être accepté après le 30 du même mois. «Zardari a été choisi en hommage à son épouse tuée dans un attentat au cours d'une manifestation en décembre 2007», a expliqué, hier, samedi, le secrétaire général adjoint de cette formation. Principale formation au sein de la fragile coalition gouvernementale, le PPP a consulté ses partenaires avant d'annoncer le choix de Zardari comme son candidat à la présidence, selon Rabbani. «Nos partenaires ont été informés de cette décision et nous sommes optimistes que la coalition restera intacte», a t-il assuré. «C'est la décision du seul PPP et en aucun cas celle des membres de la coalition», a déclaré dans une première réaction le porte-parole de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), deuxième pilier de la coalition gouvernementale, le parti de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif. Le PPP et Sharif s'opposent depuis plusieurs semaines sur d'importants dossiers. Nawaz Sharif avait prévenu qu'il soutiendrait la candidature de Zardari à la condition que le nouveau chef de l'Etat renonce à son droit instauré par Musharraf de dissoudre le parlement. «Nous ne voulons pas d'un président civil avec les mêmes pouvoirs que Musharraf, en particulier le pouvoir de dissoudre le parlement», a réaffirmé à ce propos le porte-parole du PML-N. Mais même sans les voix du parti de Sharif, le PPP peut compter sur celles des autres petits partis de la coalition pour faire élire Zardari et continuer à gouverner. Le sort de 60 juges de la Cour suprême du Pakistan, évincés par Musharraf, est également un important point de dissensions entre les deux partenaires de la coalition gouvernementale, qui ont mené la semaine dernière d'intenses tractations à ce sujet. Sharif, ancien Premier ministre renversé en 1999 par Musharraf, demande que les deux parties négocient une résolution ordonnant la réintégration des 60 magistrats évincés par l'ex-président. Selon le secrétaire général adjoint du PPP, les juges seront bien «rétablis dans leur fonction», mais un calendrier sera annoncé ultérieurement. Allié-clé de Washington dans sa «guerre contre le terrorisme» depuis septembre 2001, le Pakistan est plongé dans l'instabilité politique et confronté à une vague de violences sans précédent, avec la montée en puissance des talibans dans les zones tribales. Le pays traverse également une crise économique majeure.