Décision n Les enseignants en grève de la faim ont décidé d'interrompre leur mouvement après l'appel lancé par le conseil national de santé public du Snapap. Ils comptent reprendre après le ramadan. Cette décision a été annoncée hier, par les membres du conseil national des enseignants contractuels, lors d'une conférence de presse organisée au siège de Snapap. Cette suspension intervient après 42 jours de grève de la faim à laquelle les autorités publiques – à leur tête le ministère de l'éducation – ont fait la sourde oreille. Ainsi, après une réunion marathonienne tenue la veille, le Cnec préoccupé par l'état de santé alarmant des grévistes, a décidé de convaincre les grévistes de surseoir à leur action de protestation. «47 grévistes ont été hospitalisés, 10 ont arrêté la grève parce que leur état de santé est catastrophique», a signalé la porte-parole du Cnec. En plus de la dégradation de l'état de santé des grévistes, l'approche du mois de ramadan a contribué également à la prise de cette décision. Cependant, et au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en considération, les enseignants n'excluent pas la reprise de la grève de la faim, entre autres actions. Les grévistes se sont, par ailleurs, montrés offusqués par les récentes déclarations du secrétaire général du secteur de l'éducation nationale auquel ils rappellent qu'ils ne sont pas les seuls en grève puisque leurs femmes et leurs enfants sont soumis à un état de précarité sans précédent en raison du blocage des salaires. Dénonçant la fuite en avant, le mépris, l'indifférence et l'ingratitude à leur égard, ils décident d'aller jusqu'au bout de leur revendication. Pour cela ils ont réitéré leur volonté de poursuivre le cours de cette action de protestation au niveau national, précisant que le premier sit-in est prévu le 28 du mois en cours devant le siège de la présidence. «On ne va pas baisser les bras, on va encore continuer notre combat …même si cela doit nous coûter la vie», dit la conférencière. Les contestataires ont, en outre, exprimé leur colère contre le département de Benbouzid auquel ils reprochent de ne pas tenir ses promesses. Pour rappel, et d'après les intervenants, le ministère avait promis de payer tous les enseignants grévistes avant le début du mois de septembre prochain. «Nous sommes à la veille du ramadan et il n'y a toujours rien.» Ce qui n'est pas normal pour l'un des enseignants contractuels, c'est la mesure prise par le ministère au sujet du concours de recrutement. Selon lui, il y a d'autres conditions permettant l'intégration de ces derniers. Il suffit tout simplement d'appliquer la réglementation en référence au décret n° 80 paru au journal officiel et qui stipule le droit à l'intégration dans les cas suivants : après le contrôle professionnel, suite à une formation spécialisée ou un concours dans une filière bien déterminée. A ce propos, un des grévistes a tenu à soulever que certaines déclarations pourtant frappées du cachet officiel, sont dénuées de tout fondement. Comme par exemple de laisser entendre que les enseignants ont un niveau faible malgré une licence délivrée par l'université algérienne et plusieurs années d'expérience.