La grève de la faim reprendra son cours juste après le Ramadhan. En attendant, ils comptent organiser un sit-in, demain, devant le siège de la Présidence à El Mouradia. Les enseignants contractuels en grève de la faim depuis 42 jours ne semblent pas baisser les bras. En réponse à l'appel du Conseil national de santé publique qui leur a demandé de mettre fin à leur grève vu leur état meurtri, les grévistes ont décidé de suspendre la grève et la reprendre juste après le mois du Ramadan. Cette décision intervient suite à la réunion des grévistes, qui a eu lieu hier, au siège du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) à Alger. Au nombre de 55 grévistes, ces résistants de l'enseignement contractuels sont déterminés à poursuivre leur combat pour obtenir leurs droits. Il s'agit notamment de leur permanisation dans leurs postes de travail ainsi que du paiement de leurs mensualités. Poursuivant leur mouvement de protestation, les contractuels comptent organiser un sit-in demain, mardi, devant la Présidence à El Mouradia (Alger). Leur état de santé s'étant dégradé, ces infatigables ont perdu jusqu'à présent 25 kg et 45 kg et 47 ont été évacués vers l'hôpital pour des baisses de tension. En somme, c'est ce qui ressort de la conférence de presse animée, hier, à Alger, par les enseignants grévistes, à leurs tête la porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels, Mme Meriem Maârouf. «On demeure choqué par le mépris du ministère de l'Education nationale qui n'a même pas envoyé une équipe médicale pour s'enquérir de la santé de nos grévistes», a déclaré Mme Maârouf. «Le ministère de tutelle nous a promis de nous payer avant le mois de Ramadhan. Nous sommes à la dernière semaine du mois d'août et nous n'avons rien reçu», a ajouté, de son côté, un enseignant gréviste. Interrogé par L'Expression sur une éventuelle reprise de travail pour la prochaine rentrée scolaire, un enseignant gréviste, sous couvert de l'anonymat, a indiqué qu'un bon nombre d'enseignants contractuels est soumis à des contraintes financières. Plus explicite, il dira que «si certains vont refuser d'aller travailler, les autres vont profiter de ce refus et leur contrat sera remis à de nouveaux contractuels.» Cela n'empêche pas que «ceux qui ont fait la grève de la faim, vont la poursuivre juste après le mois de Ramadhan si le ministère de tutelle demeure indifférent à leurs réclamations», a-t-il ajouté. Et de conclure: «Le ministère de l'Education nationale avait procédé à une opération d'intégration des enseignants contractuels en 1993. La même procédure s'est répétée en 2001, alors pourquoi ne pas la refaire en 2008.» Pour rappel, le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, avait sommé cette frange d'enseignants à participer à des concours pour être, en fonction des résultats, intégrés en qualité de permanents. Une condition inchangeable et inchangée, selon lui. Il a indiqué, dans ce contexte, la création de 27.000 postes budgétaires. Selon les dires de plusieurs syndicalistes, ces concours de recrutement ne sont en aucun cas crédibles, parce que souvent, les listes des lauréats comportent des noms de candidats qui n'ont même pas passé les épreuves. «Tant que les commissions sont composées uniquement de représentants de l'administration, les concours ne seront pas crédibles», déclarent, d'une seule voix, les contractuels.