Mesure n Islamabad interdit le TTP, le principal mouvement taliban du Pakistan en raison de son implication dans une série d'attentats. Le Tehreek-e-Taliban Pakistan (Mouvement des Talibans du Pakistan, TTP), dirigé par le chef tribal Baïtullah Mehsud, considéré par Washington comme affilié au réseau Al-Qaîda est le principal responsable de la vague sans précédent d'attentats qui a fait près de 1 200 morts dans tout le pays depuis plus d'un an, estiment les autorités pakistanaises. «Un décret du département de l'Intérieur a été rendu, ordonnant le gel de tous les comptes en banques et des biens des organisations membres du TTP, une fédération de groupes armés et parfois publics, qui ont fait des zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan, leur bastion», a indiqué la télévision d'Etat, Pakistan TV (PTV). Washington considère qu'Al-Qaîda et les talibans afghans ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales pakistanaises grâce au soutien notamment du TTP de Mehsud, et les aide à mener des attaques en Afghanistan contre les forces internationales. La semaine dernière, le TTP a revendiqué directement, fait inhabituel, trois attentats suicide qui ont fait près de 100 morts en six jours, dont un qui a tué 30 personnes le 18 août dans un hôpital du nord-ouest et un autre 64 ouvriers d'une usine militaire d'armement jeudi, dernier, près d'Islamabad. Le porte-parole du TTP avait immédiatement revendiqué ce dernier et menacé le gouvernement de lancer ses kamikazes dans les grandes villes du pays, y compris Islamabad, si une offensive en cours de l'armée dans les zones tribales ne cessait pas. Sous la pression intense de Washington, le gouvernement a lancé au début de ce mois d'août l'armée dans une vaste offensive contre les talibans et les combattants islamistes étrangers dans le district tribal de Bajaur et dans la vallée de Swat. Cette opération a fait, jusqu'à présent, plus de 500 morts parmi les combattants islamistes, assure l'armée, mais ces bilans ne sont pas vérifiables de sources indépendantes. Un responsable pakistanais a déclaré, hier, dimanche que les opérations militaires contre les talibans se poursuivraient jusqu'à la reddition de ces derniers. Le cessez-le-feu annoncé unilatéralement par les talibans n'a pas été accepté. «Ils ont déjà violé leurs engagements. Aucun cessez-le-feu ne peut être arrangé, à moins qu'ils remettent publiquement leurs armes à Islamabad», a déclaré ce responsable. Par ailleurs, huit personnes ont été tuées ce lundi matin par des talibans qui ont attaqué la maison du frère d'un député de la majorité dans le nord-ouest du Pakistan, a indiqué la police.