«Les assassins ont tiré environ huit coups de feu. L?un des deux policiers a été tué sur le coup. Le second a succombé à ses blessures, une heure après son transfert à Mustapha». Le témoignage émane d?une de ces centaines de personnes qui, hier vers 17h15, empruntaient la rue Mohamed-Belouizdad, au pied du cimetière de Sidi M?hamed, à quelques mètres du vieux Laaqiba, sans savoir qu?à cet instant précis, deux policiers, âgés respectivement de 25 et 28 ans, assurant une patrouille pédestre allaient être froidement tués. Selon un autre témoin oculaire, «les assaillants ont délesté les deux victimes de leurs armes avant de prendre immédiatement la fuite du côté de l?hôtel Sofitel et s?évaporer dans la nature». La seconde qui suit n?est qu?une indescriptible cohue de curieux venus s?enquérir de la macabre nouvelle alors que les deux victimes gisaient, inanimées dans une mare de sang. Les deux policiers faisaient partie d?une patrouille pédestre mis sur pied, à la mi-octobre par la Dgsn dans le but de sécuriser les artères de la capitale et lutter notamment contre la petite délinquance (vol de portables ou de voitures ou même agressions sur les femmes). Cet attentat rappelle un autre tout aussi similaire perpétré le 16 décembre dernier en plein centre de Médéa. Ce jour-là, deux policiers ont été victimes d?un attentat devant une banque, les terroristes ont sitôt disparu dans la nature. Hier soir à Belouizdad totalement encerclée, une opération de vérifications de papiers a été menée par les services de sécurité dépêchés sur les lieux pour les besoins de l?enquête alors que les éléments de la police scientifique étaient occupés par l?étude balistique.L?attentat d?hier, qui porte à neuf le nombre de victimes pour le seul mois de décembre 2003, intervient à quelques encablures seulement du nouvel an et confirme, si besoin est, que le terrorisme compte se redéployer dans les milieux urbains après un long repli en redoublant de férocité pour, apparemment, un plus grand impact médiatique et ce en dépit de la multiplication des barrages dressés ? c?est le cas des quatre coins d?Alger ? par les services de sécurité. L?attentat intervient aussi au moment où plusieurs réseaux de soutien aux groupes terroristes sont démantelés à travers les différentes wilayas.