Deux sœurs ont été retrouvées décapitées , hier samedi, à Durango, dans le nord du Mexique, selon les autorités locales. La découverte des corps des deux femmes, aux abords de la ville, et de leurs têtes, dans un quartier voisin, porte à 18 le nombre de décapitations enregistrées au cours des trois derniers jours à travers le pays. 36 000 militaires et policiers ont été mobilisés depuis 2006, mais le fléau a pris de l'ampleur. Le recrudescence de la violence n'a pas laissé la société civile indifférente. En effet, des «marches blanches» ont été organisées, hier samedi, à Mexico et dans quelque 70 autres villes, manifestations silencieuses pour réclamer des autorités des mesures plus efficaces contre cette violence qui a déjà fait 2 712 morts depuis le début de 2008 dans le pays. La corruption policière a été également dénoncée par les manifestants, dont le nombre a atteint près de 200 000 dans la capitale Mexico. Ces marches avaient commencé dès le début d'après-midi dans le centre et le sud du Mexique : 3 000 personnes conduites par des enfants vêtus de blanc à Pachuca, la capitale de l'Etat d'Hidalgo (centre), et 200 environ à Tapachula, ville frontalière avec le Guatemala (sud). Vêtus de blanc, ils portaient des cierges allumés, pour cette manifestation de masse intitulée «Illuminons le Mexique». Une grande partie des villes mexicaines sont «inondées» par des trafiquants de drogue, dont la décapitation est une forme de message entre cartels rivaux. Les enlèvements contre rançon sont également devenus monnaie courante au Mexique : 323 cas officiellement enregistrés pendant le premier semestre 2008, 438 sur l'ensemble de 2007.