Résumé de la 2e partie Pour se faire pardonner ses vols et ne pas se faire exécuter par le comte, le maître voleur doit réussir trois épreuves que le seigneur lui impose. Devant la porte des écuries, des soldats étaient allongés autour d'un feu. L'un d'eux remarqua la femme et lui cria : ? Viens par ici, petite mère, viens te réchauffer près de nous. Puisque tu n'as pas de toit, prends l'hôtel qui se trouve sur ton chemin. La vieille s'approcha d'eux en boitillant, leur demanda de la débarrasser du support et du tonneau et s'assit près d'eux. ? Qu'as-tu donc dans ton tonneau, la vieille ? demanda l'un des soldats. ? Un bon coup de vin, répondit-elle. Je vis de ce commerce. Pour de l'argent et quelques bonnes paroles, je vous en donnerai volontiers un verre. ? Apporte voir ! dit le soldat. Elle le servit et les autres suivirent l'exemple de leur camarade. ? Holà ! les amis, cria l'un d'eux à ceux qui se tenaient dans l'écurie, il y a ici une petite mère qui a du vin aussi vieux qu'elle. Buvez-en un coup ; ça vous réchauffera l'estomac mieux que notre feu. La vieille porta son tonneau dans l'écurie. Un des soldats était assis sur le cheval tout sellé du comte ; un autre tenait la bride, un troisième s'occupait de natter la queue. La vieille versa à boire tant qu'on voulut, jusqu'à épuisement de la source. Bientôt, la bride tomba de la main de celui qui la tenait et lui-même s'en alla ronfler par terre ; l'autre abandonna la queue, s'allongea et ronfla plus fort encore ; celui qui était en selle y resta, mais sa tête s'inclina presque jusque sur le cou du cheval, il s'endormit à son tour et se mit à émettre des bruits de soufflet de forge. Les soldats qui étaient dehors dormaient depuis longtemps. Ils ne bougeaient pas plus que s'ils eussent été de pierre. Quand le maître voleur vit que tout avait bien marché, il plaça dans la main de l'un une corde à la place de la bride, à l'autre un balai de paille en remplacement de la queue. Mais qu'allait-il faire du troisième, celui qui était sur le cheval ? Il ne voulait pas le faire tomber : il se serait réveillé et aurait pu crier. Le voleur trouva le bon moyen : il défit les courroies de la selle, accrocha celle-ci à des cordes qui pendaient au mur dans des anneaux et hissa le cavalier au plafond. Puis il attacha solidement la corde à un poteau. Il eut tôt fait de libérer le cheval de sa chaîne. Mais on risquait d'entendre le bruit que feraient ses sabots sur les pavés de pierre de la cour. Il les enveloppa de vieux chiffons, fit sortir le cheval avec précaution de l'écurie et de la cour, lui sauta dessus et partit au galop. Quand le jour fut levé, le maître voleur se précipita au château avec le cheval. Le comte venait de se réveiller et il regardait par la fenêtre. ? Bonjour, Monseigneur ! lui cria le voleur. Voici le cheval que j'ai réussi à sortir de l'écurie. Regardez comme vos soldats dorment bien ! Et si vous allez à l'écurie, vous verrez comme vos gardes s'y sont mis à l'aise.(à suivre...)