Le crocodile a officiellement disparu du Maghreb et du Sahara depuis la préhistoire. On comprend qu'il ne laisse aucune trace dans la littérature et la mythologie. Cependant, depuis l'antiquité, des témoignages tendent à accréditer l'idée que le crocodile a pu survivre, à l'état de fossile. A l'époque moderne, des cadavres de crocodiles ont même été produits, certains ont été étudiés par des scientifiques. Selon Pline l'Ancien, le roi de Maurétanie, Juba II, pour prouver que le Nil prend ses sources dans son royaume, a produit un crocodile devant les savants grecs et romains. Le crocodile, placé dans un temple, a été adoré comme un dieu. Un autre auteur de l'Antiquité, Pausanias, soutient, lui aussi, l'existence de crocodiles dans les sources de l'Atlas, des crocodiles de petite taille, qui ne mesurent pas plus d'une coudée (1 mètre environ). Dès que les hommes s'en approchent, écrit Pausanias, ils se jettent dans l'eau. On s'est longtemps gaussé de ces minicrocodiles, de surcroît craintifs ! Des auteurs modernes soutiendront que ces prétendus crocodiles ne sont que des varans, ce lézard géant, qui peut justement donner l'impression d'un crocodile… Avec le temps, l'idée d'un crocodile maghrébin va se déplacer du nord vers le sud. Après réflexion, des historiens ont admis que le «crocodile» de Juba II pouvait provenir du désert.