Au milieu du XIXe siècle, relisant les auteurs anciens, les Européens ont, de nouveau, discuté la question de la survivance du crocodile au Sahara algérien. En 1858, soit vingt-huit ans après la conquête d'Alger, le baron français, Aucapitaine, lance les recherches. Il ne se rend pas au Sahara, à l'époque interdit pour les Européens, mais il recueille de précieuses informations auprès des Touareg qu'il a pu rencontrer. Et ces informations vont dans le sens de l'existence d'un crocodile au Tassili. Selon lui, des crocodiles ont été signalés dans l'oued Tikhammalt et au débouché de l'oued Imihrou. Les environs de ce derniers seraient entourés d'une végétation luxuriante que les touareg doivent couper à la hache pour y pénétrer : un vrai paysage de jungle sud-américaine en plein Sahara. Les crocodiles du baron Aucapitaine sont très agressifs et s'attaquaient aux bêtes de somme ainsi qu'aux jeunes chameaux. Des esclaves, qui, dans les caravanes, étaient chargés de puiser l'eau dans l'oued, auraient péri sous le coup de dents des monstres. Plus tard, à l'appui de ces témoignages, vont s'ajouter d'autres : des Touareg vont exhiber les blessures que leur auraient infligées des crocodiles.