Les centaines de milliers de sinistrés pris au piège par des inondations dans l'est de l'Inde survivent dans des conditions «pitoyables», a prévenu jeudi l'armée qui coordonne les opérations humanitaires dans des zones encore coupées du monde. L'Etat du Bihar, victime de l'une des pires inondations en Inde depuis un demi-siècle, a réclamé, hier mercredi, une aide internationale de l'ampleur de celle débloquée lors du tsunami, face à des intempéries qui ont fait cent morts en deux semaines et trois millions de personnes plus ou moins affectées. Environ 600 000 sinistrés ont déjà été sauvés - parmi lesquels 200 000 acheminés vers des camps de fortune - mais 350 000 restent bloqués par les inondations, sans eau potable ni nourriture. Les pluies torrentielles de la mousson, qui se sont abattues sur le Bihar, à la frontière du Népal, ont fait déborder la rivière Kosi, qui s'est déversée le 18 août dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles. Dans ce nouveau delta, des centaines de villages ont été submergés et leurs habitants coupés du monde. C'est «la plus grande calamité nationale de l'histoire récente», martèlent depuis quelques jours le gouvernement indien et l'armée de terre. Un million de personnes sont encore sans-abri selon les Nations unies, mais ils sont sûrement «cinq fois plus» d'après l'organisation Save the Children (sauvez les enfants). Maintenant, les centaines de milliers de rescapés entassés dans des camps en Inde et dans le sud du Népal sont menacés par des épidémies de choléra ou d'encéphalite japonaise.