Ambiance n Une cinquantaine de jeunes munis de cartes délivrées par la commune s'affairent sur place pour servir une clientèle avertie qui fait le tour des carreaux avant de se décider à acheter, histoire de dénicher le bon morceau à un prix abordable. La dinde de «Magtaâ Kheira», un lieudit situé dans la commune de Douaouda (wilaya de Tipaza), tient le haut du pavé en cette première semaine du mois de ramadan où elle est vendue entre 160 et 240 DA le kg à des consommateurs issus des cinq wilayas limitrophes à savoir Alger, Blida, Chlef, Aïn Defla, voire Médéa. Le petit marché équipé d'une tuerie, d'une chambre froide et d'un espace de vente composé d'une trentaine d'étals ou carreaux ne désemplit pas jusqu'à une heure tardive de la journée en raison de l'arrivée continuelle de clients attirés par les prix pratiqués sur place. Les prix, confie-t-on, font largement concurrence à ceux affichés dans les boucheries et autres espaces de vente de cette viande blanche dont la consommation est entrée très vite dans les habitudes de consommation des algériens ou plutôt est revenue après des décennies d'éclipse des étals. Une cinquantaine de jeunes munis de cartes délivrées par la commune (ces derniers, autrefois revendeurs illicites, ont été régularisés en 2005 après avoir fait l'objet de plusieurs recensements avant d'arrêter une liste définitive) s'affairent sur place pour servir une clientèle avertie qui fait le tour des carreaux avant de se décider à acheter, histoire de dénicher le bon morceau à un prix abordable. Mais la mercuriale en ce lieu pris en charge par des jeunes qui travaillaient jusqu'à 2005 dans des conditions d'hygiène déplorables, est la même pour tous et chacun y trouve son compte étant donné que pas moins de 1 000 volatiles sont vendus chaque jour dans le marché de «Magtaâ Kheira» même si les revendeurs disent que les temps ont bien changé et que la vente a baissé cette année. Reconnaissant que la réalisation de cet espace de vente sur budget de wilaya a beaucoup amélioré leurs conditions de vie et de travail, des jeunes, rencontrés sur place, n'en déplorent pas moins l'exiguïté des lieux puisque, durant ce mois, ils sont six jeunes par carreau alors que pendant le reste de l'année, ils travaillent à l'aise. «La plupart des jeunes titulaires de la carte ne viennent pas car exerçant une activité ailleurs», confient certains vendeurs. Ces derniers ont l'intention d'interpeller, à la fin du ramadan, les responsables locaux et en particulier le chef de l'exécutif pour régler ce problème. Ce marché a été réalisé grâce à une enveloppe sur budget de wilaya de 120 millions de dinars qui a permis de construire la bâtisse constituée d'un espace de vente, d'une chambre froide, d'un bureau pour le vétérinaire et d'un second pour son gestionnaire recruté dans le cadre d'un projet Ansej. La réalisation d'une toiture pour couvrir le marché aussi bien de la pluie et du froid en hiver que du soleil, en été, ne semble pas constituer une priorité pour les élus locaux bien que des consignes très strictes aient été données par le wali pour l'inscrire au budget communal ce que ne manqueront pas de dénoncer les jeunes rencontrés sur place, si très vite, les responsables locaux ne prennent pas la situation en main, car des pans de tissus et autres bâches de différentes couleurs accrochés çà et là pour se couvrir du soleil.