Bataille n Les choses sérieuses ont commencé pour les 2 prétendants. Le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama, qui s'opposent sur presque tous les sujets (Irak, énergie, couverture santé...), affirment tous les deux incarner le changement et doivent convaincre, au-delà de leur camp, les électeurs indépendants, pour espérer remporter la Maison-Blanche le 4 novembre. M. McCain a promis de faire souffler le vent du changement sur Washington, se présentant comme un réformateur qui travaillera «la main tendue» avec tous ceux qui seront prêts à l'aider «pour faire de nouveau avancer le pays». «Le bilan de John McCain montre qu'il se bat pour le changement», a assuré vendredi sur NBC son principal stratège, Steve Schmidt. Le conseiller républicain a, en revanche, estimé qu'en ce qui concerne M. Obama, le changement était «un joli mot» et s'apparentait à «une tactique électorale». On ne peut pas compter sur M. McCain pour incarner le changement, a rétorqué sur CBS le principal stratège de M.Obama, David Axelrod. «Hier soir, le sénateur McCain a utilisé le mot changement, mais la politique qu'il a décrite semblait très familière», a estimé M. Axelrod. Les derniers chiffres sur le chômage devraient apporter de l'eau au moulin des démocrates. Le chômage a bondi à son plus haut niveau en cinq ans en août aux Etats-Unis, à 6,1% de la population active. Barack Obama, en campagne vendredi à Duryea (Pennsylvanie, est), a attaqué les républicains sur le fait qu'ils n'avaient pas évoqué la crise économique au cours de leurs quatre jours de convention achevés jeudi à St Paul (Minnesota, nord). A les entendre pendant la convention, «on n'a aucune idée de ce que les gens doivent affronter» en matière économique, «parce qu'ils n'en ont pas parlé», a-t-il relevé. Dans son discours pour accepter sa nomination comme candidat, M. McCain est demeuré très vague sur ses projets économiques. «Quand l'économie va mal, la dernière chose qu'on doit faire est d'augmenter les impôts comme Barack Obama entend le faire», a estimé son adversaire républicain. Les deux candidats étaient au coude à coude dans les sondages publiés avant l'intervention de M. McCain, même si Barack Obama, premier Noir de l'histoire des Etats-Unis à briguer la Maison- Blanche, semblait en mesure de l'emporter dans plusieurs Etats déterminants. M. McCain est âgé de 72 ans et le fait d'avoir choisi comme colistière une femme de 44 ans sans aucune expérience de la politique fédérale pourrait, selon des experts, s'avérer un atout, si Mme Palin réussit à attirer des électrices déçues par l'absence de Hillary Clinton dans la course. Le premier débat télévisé qui opposera MM. McCain et Obama est prévu le 26 septembre.