Particularité n La rentrée scolaire 2008-2009 verra l'application totale des programmes de la réforme du système éducatif, projet achevé l'année précédente, dans les trois paliers de l'enseignement (primaire, moyen et secondaire). De ce fait, ce rendez-vous sera caractérisé par de nombreuses nouveautés concernant aussi bien le volet pédagogique que quantitatif. Les établissements éducatifs des trois paliers recevront plus de 8 millions d'élèves, dont 3 330 000 pour le seul cycle moyen, soit plus de 40% de l'effectif global. Ce nombre record, jamais enregistré depuis l'Indépendance, est dû à la décision, l'année dernière, du premier responsable du secteur de faire passer l'ensemble des élèves de la cinquième et la sixième année primaire au cycle moyen. Une mesure imposée, selon lui, par la nécessité d'achever le projet de réforme entamé, rappelons-le, en 2003. Un total de 785 942 élèves ont été admis au CEM. Le niveau pédagogique est loin d'être pris en compte, estiment les spécialistes qui trouvent que la décision obéit plutôt à d'autres considérations. Côté infrastructures, le palier moyen dispose seulement de 4 500 établissements répartis à travers le territoire national, un nombre que le ministre de l'Education juge «incapable d'accueillir l'ensemble des élèves». La solution provisoire adoptée par le ministère consiste en le recours aux classes vacantes des cycles primaires et secondaires. Le cycle primaire qui ne comptera que cinq ans, connaîtra, lui aussi, de nouvelles mesures issues de la réforme. En sus de l'allégement des programmes d'enseignement, les élèves auront droit à un week-end complet (jeudi et vendredi). Aussi, une leçon d'éducation civique sera dispensée quotidiennement aux élèves pendant un quart d'heure, après la levée des couleurs nationales. L'objectif escompté est, selon les responsables du secteur, d'«inculquer aux élèves l'esprit de citoyenneté et de patriotisme». En raison de l'élimination de la sixième année fondamentale, le cycle primaire disposera d'un surplus en matière de salles de classes et d'enseignants. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a relevé, lors de sa dernière réunion avec les directeurs locaux du secteur au début du mois de mai dernier, que ce surplus est estimé à 19 000 salles de classe et 23 000 enseignants. Une partie de ces enseignants sera orientée vers l'enseignement préparatoire et les autres devraient recevoir une formation pour être transférés vers le cycle moyen. Les classes compteront une moyenne de 31 élèves, ce qui est, selon le même responsable, proche de l'objectif visé par le projet de réforme (30 élèves par classe). Le palier secondaire connaîtra également un surplus d'enseignants en raison de l'élimination des anciens programmes. C'est pour cette raison d'ailleurs que la majeure partie des 26 000 postes budgétaires ouverts cette année concernent le cycle moyen. Sur un autre registre, tout porte à croire que la prochaine rentrée scolaire ne sera pas différente des précédentes en matière de protestation syndicale. Les syndicats autonomes réitèrent leur détermination de poursuivre «le combat», jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, notamment celle relative au régime indemnitaire.