Quota n L'Opep a décidé ce mercredi de trancher dans le vif de sa production en retirant 520 000 barils par jour du marché pour enrayer la chute du prix du pétrole brut, tombé brièvement sous 100 dollars le baril. Elle a décidé de revenir «aux quotas de septembre 2007», ce qui équivaut à «28,8 millions de barils par jour en excluant l'Indonésie», qui quitte le cartel, indique l'Opep dans le communiqué publié à l'issue de sa 149e réunion, à Vienne où se trouve son siège. Les membres de l'Opep se sont aussi «engagés à respecter strictement ces quotas». Si le maintien des quotas n'a rien d'une surprise, l'appel explicite à mieux les respecter en est une. Effective immédiatement, la décision équivaut de facto «à une baisse de production de 520 000 barils par jour» de la production du cartel pétrolier, a reconnu le président en exercice de l'Opep, Chakib Khelil, car le cartel produit plus que ses quotas officiels. Le passage symbolique mardi des cours du pétrole sous 100 dollars a sans doute pesé dans la décision et donné un argument fort aux «faucons» du cartel, pressés de réduire l'offre pour enrayer la chute des prix. Le baril de Brent est effectivement brièvement tombé sous le seuil de 100 dollars mardi à Londres, pour la première fois depuis le 2 avril, atteignant 99,30 dollars en séance et 100,34 dollars à la clôture. Il a chuté de 30% depuis son record de 147,50 dollars par baril le 11 juillet. L'Arabie saoudite avait, juste avant la réunion, laissé entendre que l'Opep ne toucherait pas à sa production et s'était dit satisfaite du repli des prix. En revanche, le Venezuela avait annoncé au début de la réunion que l'Opep allait demander aux pays dépassant leur quota officiel de faire preuve de discipline et a donc obtenu gain de cause. Plus surprenant de la part d'un pays voisin et généralement ami de l'Arabie saoudite, le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammad al-Olaim, avait également souligné que «les pays devraient respecter en permanence leur quota». Des membres du cartel avaient très modérément goûté l'initiative prise en juin par l'Arabie saoudite non seulement d'augmenter unilatéralement sa production d'un demi-million de barils par jour, mais aussi de convoquer à Djedda, pas sous les auspices de l'Opep, une réunion internationale avec les pays consommateurs pour tenter d'enrayer la flambée des prix. Ces décisions de Riyad, à la suite d'une intervention du président américain George W. Bush, inquiet de la forte hausse des prix du pétrole brut, avaient contribué à amorcer un repli des cours du baril, alors que s'accumulaient les signes de fléchissement de la demande mondiale. L'Arabie, qui pompe aujourd'hui autour de 9,6 millions de barils par jour (mbj) pour un quota de seulement 8,94 mbj, est ainsi rappelée à l'ordre. Face à une économie mondiale fragilisée, l'Opep veut éviter une répétition du scénario catastrophe de 1998, qui avait vu les prix tomber à 10 dollars le baril dans la foulée de la crise asiatique. «Les prix pétroliers ont chuté de façon significative ces dernières semaines», dans la foulée du ralentissement économique. Le secrétaire général de l'organisation, Abdallah el-Badri, est allé jusqu'à dire que les Etats-Unis, qui n'ont cessé de demander plus de pétrole à leur allié saoudien, «peuvent commander leurs entreprises mais pas l'Opep». L'Opep a aussi officialisé le départ de l'Indonésie du cartel, devenue importateur et non plus exportateur de pétrole. Elle compte désormais 12 membres et tiendra sa prochaine réunion le 17 décembre à Oran, en Algérie. Nuit blanche, ramadan oblige … l Les participants à la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vivaient en plein Vienne au rythme du ramadan, imposé par les délégations musulmanes du cartel, les débats ayant commencé hier soir seulement à 19h00 GMT et se poursuivant tard dans la nuit. Alors que les réunions du cartel commencent habituellement le matin et se terminent dans l'après-midi, la réunion a débuté mardi à 21h00 locales pour permettre aux ministres musulmans des pays producteurs de respecter le traditionnel mois de jeûne du ramadan, qui, selon les pays, a commencé le 31 août, les 1er ou 2 septembre. A 02h00 locales dans la nuit de mercredi, après l'heure initialement prévue pour la conférence de presse de clôture de la réunion, fixée à 01h30, les ministres n'avaient pas quitté leur salle de conférence, au deuxième étage du siège de l'organisation. Au rez-de-chaussée, employés de l'Opep, journalistes et analystes pétroliers pariaient sur l'heure de clôture de la réunion. Ces surplus qui ont tout chamboulé … l Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produisent actuellement 32,77 millions de barils par jour, soit nettement plus que le total des quotas alloués à chacun des 12 pays membres soumis à ce système qui exclut l'Irak. Certain pays ont failli aux règles (du marché et de l'organisation de l'Opep) en recourant à une surproduction. Une situation qui a lourdement pesé sur la loi de l'offre et de la demande, résultant cette dégringolade des prix de l'or noir. Parmi les pays les plus «surproducteurs», il y a l'Arabie saoudite avec +0,61 suivie du Nigeria avec 1,19 , de l'Iran avec +0,20 et du Koweït avec +0,05 . Les chiffres proviennent du dernier rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) pour juillet et sont exprimés en millions de barils par jour (mbj).