Les 13 pays du cartel pétrolier ont décidé de retirer 520.000 barils par jour du marché. Ce qui a provoqué une petite hausse des cours. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) accordent enfin leurs violons. Les 13 pays du cartel pétrolier ont décidé de retirer 520.000 barils par jour du marché pour enrayer «la chute brutale des prix», tombés au-dessous de 100 dollars. Ils reviennent ainsi «aux quotas de septembre 2007 ce qui équivaut à 28,8 millions de barils par jour en excluant l'Indonésie, qui quitte le cartel», indique l'Opep dans le communiqué publié à l'issue de sa 149e réunion tenue mardi dernier dans la capitale autrichienne, Vienne. De par cette décision, les observateurs estiment que c'est le clan «dur» du cartel, emmené par l'Iran et le Venezuela, qui peut crier victoire. Ce dernier avait annoncé au début de la réunion que l'Opep allait demander aux pays dépassant leur quota officiel de faire preuve de discipline et a donc obtenu gain de cause. A contrario, c'est l'Arabie Saoudite qui a perdu la bataille. Intervenant mardi lors de l'ouverture de la réunion de Vienne, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, s'est déclaré très satisfait du niveau actuel des prix, affirmant que son pays «a travaillé durement depuis la réunion de juin» à Djeddah pour ramener les prix où ils se trouvent maintenant. «Les stocks sont dans une situation confortable, tout est en équilibre», a-t-il estimé. La surprise a été créée par le Koweït, un pays voisin et généralement ami de l'Arabie Saoudite. Son ministre du Pétrole, Mohammad al-Olaim, avait souligné que «les pays devraient respecter en permanence leur quota». Donnant ainsi une réplique, on ne peut plus cinglante, à l'Arabie Saoudite. Il faut rappeler en ce sens que ce pays produit actuellement quelque 600.000 barils par jour (mbj) de plus que son quota de 8,94 mbj. Premier exportateur de brut au monde, l'Arabie Saoudite a pompé quelque 9,6 millions de barils par jour en juillet dernier. Selon les analystes, ce pays semblerait être le plus concerné par la baisse de la production annoncée par l'Opep. Les «faucons» du cartel n'avaient pas apprécié l'initiative prise en juin par l'Arabie Saoudite, non seulement d'augmenter unilatéralement sa production d'un demi-million de barils par jour, mais aussi de convoquer à Djeddah, hors des auspices de l'Opep, une réunion internationale avec les pays consommateurs pour tenter d'enrayer la flambée des prix. Ces décisions de Ryad, à la suite d'une intervention du président américain George W.Bush, avaient contribué à amorcer un repli des cours du baril, alors que s'accumulaient les signes de fléchissement de la demande mondiale. Sur les marchés, la décision de l'Opep a conduit hier à une petite hausse des cours du brut. Vers 10h10 GMT, le baril de Brent gagnait 43 cents à 100,77 dollars à Londres alors que le baril de Light sweet crude prenait 8 cents à 103,34 dollars à New York, par rapport à leurs cours de clôture de la veille. Par ailleurs, l'Opep a officialisé lors de cette réunion, le départ de l'Indonésie du cartel, annoncé en mai car elle est devenue importatrice nette. L'Indonésie produit 870.000 barils par jour sur un total de 29,67 millions pour les 12 pays membres soumis à des quotas, l'Irak étant exclu de ce système. Son départ est plus que compensé par l'arrivée de l'Angola (1,85 mbj) et de l'Equateur (500.000 barils par jour). Il faut souligner enfin que L'Organisation des pays exportateurs de pétrole tiendra sa prochaine réunion le 17 décembre à Oran.