"Réplique" A Londres, Sharon a vainement tenté de mettre la pression sur les Britanniques. Yasser Arafat et son Premier ministre, Mahmoud Abbas, ont réglé leur différend lundi à la suite d'une rencontre, alors qu'à Londres l'appel du Premier ministre israélien Ariel Sharon à isoler le dirigeant palestinien se heurtait à un refus. «Le président Arafat et Mahmoud Abbas ont réglé, durant leur rencontre, leur différend en adoptant une formule sur la manière et les moyens de gérer les futures négociations (avec Israël), ainsi que sur les affaires de sécurité», a affirmé un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat. Sans donner de précision sur cette «formule», il a indiqué qu'elle devrait permettre d'éviter l'apparition de «dispute à l'avenir». Concernant la répartition des pouvoirs, il a affirmé que le Premier ministre conservait «sans changement les prérogatives définies par la loi fondamentale palestinienne». Aux termes de réformes au sein de l'Autorité palestinienne, le poste de Premier ministre avait été créé en mars. Le chef du gouvernement se chargeait de la conduite des affaires internes, alors que M. Arafat conservait la haute main sur la sécurité nationale et les affaires étrangères, notamment les négociations avec Israël. MM. Arafat et Abbas se sont rencontrés au QG du dirigeant palestinien à Ramallah (Cisjordanie) pour la première fois depuis le 7 juillet. Ce jour-là, le comité central de leur mouvement, le Fatah, avait tenu une réunion houleuse présidée par M. Arafat, durant laquelle le Premier ministre a été critiqué pour sa politique vis-à-vis d'Israël, notamment la manière dont il mène les discussions sur la libération des prisonniers palestiniens. M. Abbas avait été accusé d'être trop conciliant. Les Palestiniens réclament la libération des quelque 6 000 détenus, mais le gouvernement israélien n'a donné son accord de principe que pour relâcher 350 d'entre eux. A l'issue de cette réunion, M. Abbas a présenté sa démission du comité central, qui l'a refusée. Il a également menacé de renoncer à ses fonctions de chef du gouvernement. A Londres, où il effectue sa première visite officielle, M. Sharon a vainement tenté de convaincre le chef de la diplomatie britannique Jack Straw d'isoler le président de l'Autorité palestinienne, considéré par Israël comme un obstacle à la paix. La Grande-Bretagne continuera de traiter avec M. Arafat, leader palestinien démocratiquement élu, tant qu'elle le jugera «utile», a indiqué un responsable britannique.