Le capitaine Niéger est ulcéré par la réponse des autorités françaises de l'époque, qui se moquent de sa découverte (un crocodile au Sahara !), mais il ne se décourage pas. Il insiste et on l'autorise à envoyer son crocodile à Alger. Entre-temps, il a fait sécher la bête et il la fait examiner par le professeur Chudeau. Celui-ci, intrigué par la trouvaille, l'envoie au Muséum d'histoire naturelle de Paris, où des savants vont l'étudier. En 1913, le professeur J. Pellegrin va identifier l'espèce à laquelle il appartient, mais l'idée qu'un saurien, de l'époque préhistorique, ait survécu dans le désert, paraît invraisemblable. Le saurien, explique le professeur, a dû être introduit au Tassili, à l'époque romaine. Aujourd'hui, le crocodile tué par le chef khaoudi ag Ahmed a disparu. On ne sait pas ce qu'il est devenu. En novembre 1924, le lieutenant Beauval veut, à son tour, retrouver le crocodile du Sahara, toujours à la mode, même si la plupart des savants continuent à le considérer comme un canular. Accompagné d'un guide targui, il se rend sur les rives de l'oued Eherir où la plupart des sauriens ont été repérés. Après avoir cherché en vain les bêtes, il se fait conduire jusqu'à l'aguelmim de Tessassilet. Un aguelmim est un réservoir naturel d'eau douce, plus ou moins long et plus ou moins profond.