Résumé de la 21e partie n On produit les victimes de Beck, des femmes qu'il aurait dépouillées de leur argent et de leurs bijoux. Elles pensent qu'il s'agit bien de l'escroc. Cependant, deux d'entre elles vont émettre des réserves. Ainsi Annie Townsend dira que son voleur avait l'accent américain, ce qui n'est pas le cas de Beck et Ottilie Meissonnier, qui avait tout déclenché, révélera que l'homme qui l'a escroquée avait une cicatrice sous l'oreille droite. L'avocat gill lui demande de montrer cette cicatrice. Elle s'approche de l'accusé, mais s'étonne de ne pas trouver de cicatrice. — Je ne comprends pas, dit-elle. Mais ces réserves ne vont pas empêcher le tribunal de prononcer la sentence : sept ans de prison ferme. «Je suis innocent ! s'écrie Beck, dieu sait que je suis innocent !» Son cri ne sera pas entendu et il est emmené en prison. Comble de l'humiliation, on lui affecte le même matricule qu'à Smith, dix-neuf ans plus tôt : le numéro D 523, auquel on ajoute la lettre W, pour indiquer que c'est un repris de justice. De 1896 à 1901, Beck va déposer dix demandes de révision de procès. En l'absence de cour d'appel en Angleterre, il ne pouvait user d'un autre moyen. Son avocat se démène pour obtenir le dossier de Smith. On le lui refuse mais un employé du ministère de l'intérieur peut le compulser et découvre que Smith était circoncis, parce que étant juif. Or, Beck n'est pas juif et n'est pas circoncis. On demande au juge Fulton d'intervenir sur ce point : il veut bien croire que Beck n'est pas Smith, mais il persiste, sur la foi du témoignage de ses victimes, qu'il est un escroc. Il pense quand même à le mettre en liberté surveillée. Sorti de prison, Beck va dépenser ce qu'il lui reste d'argent pour prouver son innocence. Le 15 avril 1904, alors qu'il se trouve dans la Tottenham Court Road, où il habite, une femme se précipite vers Adolf Beck. — Escroc ! Rends-moi mes bijoux. L'homme manque de se trouver mal : le cauchemar reprend. Il s'enfuit, épouvanté, mais la femme le poursuit et, un policier, l'inspecteur Ward, lui barre la route et le conduit au commissariat de Paddington. L'accusatrice de Beck s'appelle Pauline Scott. En fait, elle a déjà porté plainte contre l'homme, – un quinquagénaire grisonnant – qui s'est emparé de ses bijoux, après lui avoir promis une place de gouvernante chez lui. L'inspecteur Ward a aussitôt pensé à Beck qui aurait ainsi repris ses mauvaises habitudes. Il a conduit la femme au restaurant où Beck prend ses repas, mais elle ne l'a pas identifié, il l'a emmenée ensuite devant l'immeuble où habite Beck et lui a demandé de le surveiller. Beck est sorti et elle l'a reconnu. Au commissariat de police, Beck est effondré. «Je suis innocent ! C'est le sort qui s'acharne sur moi !» Mais le sort va s'acharner encore plus sur lui, les heures suivantes, quand la presse londonienne annonce la nouvelle arrestation de Beck. Quatre femmes se présentent au commissariat et disent avoir été escroquées par un homme aux cheveux grisonnants. (à suivre...)