Le douar Aïfer et les autres douars voisins sont réputés pour la production d'une variété de tomate la «Saint Michel». Elle est très demandée au marché de gros de Hattatba et de Menaceur et par des mandataires qui affluent de plusieurs régions du pays. Certains jeunes du douar révèlent que leur avenir dépend toujours de la tomate. «Nous sommes pauvres. Nous vivons de notre production. Alors quand la tomate coûte 50 DA, nous sommes bien payés. Mais quand les prix tombent, c'est la désillusion. Nous n'avons alors aucune entrée d'argent», témoigne Abdelkader, un jeune fellah âgé de 35 ans et qui vient de se marier. «Lors de mon mariage, j'ai organisé une fête typiquement traditionnelle et on a ramené ma femme sur un cheval», nous informe-t-il. Mourad, 27 ans, a le niveau de 6e année primaire. Il est fellah lui aussi. Il a raté ses études à Tamloul à cause des absences répétées. Il évoque le problème de la route et les contraintes dont souffrent les fellahs : «Cette année, nous avons une production non satisfaisante faute d'engrais et de semences vendus à des prix exorbitants. Nous demandons le soutien des autorités et le règlement de la situation administrative de nos terres. Nos enfants sont en danger chaque année à cause de la montée de l'oued. en 2007, ils ont raté l'école durant toute une semaine», fait-il savoir. El-Hadj Abdelkader, lui, révèle qu'il souhaite qu'une enveloppe soit dégagée pour l'habitat rural pour pouvoir marier ses enfants. «C'est la terre qui nous a retenus ici et nous produisons la meilleure tomate qui connaît une très forte demande de plusieurs régions du pays», indique-t-il.