Hamid Hayene est âgé de 22 ans. Il a perdu la vue à l'âge de 6 ans, à la suite d'une hypertension au niveau des yeux. C'est un exemple de combat, de résistance et d'optimisme. Hamid habite 300 mètres plus loin que ses voisins au douar Aïfer, une maison modeste avec ses 10 frères et sœurs. Ce jeune non voyant nous a tout simplement servi de guide dans son douar qu'il connaît parfaitement. Il circule d'ailleurs souvent seul à cheval de douar en douar ! « Vous êtes à Tamloul. Vous êtes ici devant un puits. Vous êtes devant l'oued. Vous êtes à Aïfer, regardez là-bas, c'est un autre douar...», ne cesse-t-il de nous répéter. Devant notre étonnement, il nous apprend qu'il fait ce chemin seul chaque matin à 6h pour prendre le transport universitaire de Sidi Amar vers Alger. Après des études primaires et moyennes à l'école spécialisée d'El-Achour, Hamid poursuit ses études secondaires au lycée de Menaceur à quelque 10 km de chez lui. Il obtient son baccalauréat avec succès en 2007 et se voit primé par le ministère de la Solidarité à côté d'une cinquantaine d'autres handicapés lauréats. «J'ai beaucoup souffert des problèmes de la route menant vers Tamloul. Personne ne m'a aidé et j'ai raté beaucoup de cours», se souvient-il. Aujourd'hui, il est étudiant à l'institut de l'information et aspire à devenir journaliste pour être «l'ambassadeur de la localité». «Nous vivons des conditions intolérables et j'ai promis à mes voisins de parler de notre douar et même des autres à travers l'organe pour lequel je travaillerai et inviterai mes confrères et consœurs d'autres organes de presse y compris les médias lourds pour parler de ma région. Je me battrai pour permettre le rapprochement du transport universitaire aux étudiants universitaires venant des douars et qui doivent se déplacer sur plus de 20 km chaque matin pour le prendre», conclut-il.