L'aguelmim – ou réservoir d'eau naturelle – de Tessassilet a 440m de long, avec une profondeur de 3 mètres, ce qui paraît suffisant pour contenir des crocodiles de petite taille. Mais ce jour-là, les crocodiles ne se montrent pas. Le lieutenant Beauval a beau agiter l'eau, rien ne se produit ! Cependant, avant de rentrer, il a la consolation de relever des empreintes de pattes de sauriens qu'il fait relever puis photographier au vérascope. A Eherir, il lance un appel, offrant une récompense à toute personne qui capturerait un crocodile. Les Touareg se mettent aussitôt en chasse et l'un d'eux ne tarde pas à ramener une belle dépouille : un saurien de 2,02 m de long, pesant environ 70 kg. Il porte sur le flanc une blessure faite avec une arme à feu. La bête, empaillée, sera exposée, trente-six ans plus tard, à l'exposition «la vie au Sahara», organisée à Paris, au Musée de l'Homme. On pense que c'est la photo de ce crocodile qui figure dans le livre du lieutenant Gardel, Les Touareg Ajjers, publié en 1961 par l'institut des études sahariennes de l'université d'Alger. Mais ce crocodile mesure 2,40 mètres, alors que celui de 1924 dépasse à peine deux mètres. On s'est donc demandé s'il ne s'agit pas d'une autre bête. A moins, bien sûr, qu'en 1924 on se soit trompé dans les mensurations.