Avec l'âne, le dromadaire ou le chameau est l'animal caractéristique du monde berbère. Il faut d'abord lever l'ambiguïté qui entoure son nom. En français : il faut bien parler de dromadaire, animal à une bosse et non de chameau, mot qui désigne le camélidé de l'Asie centrale à deux bosses. C'est donc une erreur d'utiliser chameau en parlant du dromadaire africain. Mais l'usage du mot chameau tend à se généraliser. Il est vrai que cette ambiguïté n'existe pas dans les langues maghrébines qui ne font pas cette distinction. Le nom arabe, jmel ou djmel, provient du sémitique, et on pense que le mot berbère a la même origine : il aurait été emprunté à une époque ancienne à l'arabe ou alors serait passé dans cette langue par l'intermédiaire du latin, à cause de la similitude des mots berbères avec la forme latine. Si dans les régions du nord, on ne connaît que quelques mots pour désigner le dromadaire, au Sahara, les terminologies foisonnent, aussi bien en arabe qu'en berbère. Le dictionnaire touareg-français de Ch. de Foucauld, comporte 54 désignations pour le dromadaire, répartis en termes génériques, en termes se référant au sexe, à l'âge, à l'utilisation – comme bête de selle ou de bât –, l'état de l'animal – castré ou pas –, la couleur de la robe, etc.