Débat n L'évaluation de la situation économique et sociale a été, hier, l'objet d'une table ronde. Boukhalfa Khemnou, directeur de la promotion de l'investissement au ministère de la petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat, s'est évertué à expliquer, lors de cette rencontre organisée au journal El Moudjahid, que les pouvoirs publics ont consenti d'énormes efforts dont les mesures fiscales et parafiscales consignées dans la loi de finances dans le but d'«encourager l'investissement productif national. Cependant dira-t-il , sur le terrain il existe encore des entraves à savoir l'accès au foncier industriel, les lourdeurs administratives et bancaires… Evoquant la PME, il dira «bien que la mise à niveau ait été opérée, il reste que la mauvaise gestion et la bureaucratie constituent des freins à l'essor des entreprises». Pour sa part Réda Amrani, consultant en économie industrielle, expliquera que le plan de relance n'a pas atteint son objectif dès lors que le génie local n'a pas été associé. Et de noter, «bien que l'Algérie compte un potentiel riche et important en matière d'engenering ce sont les bureaux d'études étrangers qui sont sollicités alors que le ratio des 51% devrait prévaloir comme c'est le cas dans les pays développés». Concernant la privatisation, il a rappelé qu'on s'est enfin rendu compte que la voie suivie s'est avérée être un échec, et l'important aujourd'hui est de redresser la barre en empruntant le chemin à même d'atteindre les objectifs producteurs. Revenant aux IDE (investissements directs étrangers), ce consultant estime que le processus décisionnel est trop lent ce qui fait que notre pays est classé au 24 e rang mondial. C'est pourquoi il faudrait, selon lui, décentraliser le système en encourageant les investissements producteurs d'emplois et de richesses. L'orateur ne manquera pas de déplorer le fait que notre économie soit basée sur la rente pétrolière. De son côté un professionnel en économie accuse les bureaux de contrôle, qui, selon lui, sont devenus des entreprises marchandes, allant jusqu'à se questionner pour connaître les raisons qui ont fait que le produit national a disparu, cédant la place à celui d'une importation incontrôlée et de qualité douteuse. Le programme de la mise à niveau des PME est un échec, martèle un professionnel de l'économie. Où donc est passé le produit national ? Où sont les investissements productifs pour le développement national effectif ? Qu'en est-il des PME ? En vérité nous ignorons où nous en sommes, puisque le diagnostic des PME n'a pas été fait en profondeur, a-t-il commenté. Pour lui il est primordial de procéder à une évaluation si on veut remédier à la situation actuelle. Abordant la politique de la privatisation ce même intervenant, dira : «Nous ne pouvons pas privatiser tout en développant le secteur public, ce qui a conduit par conséquent à la disparition de nos prestigieuses filières à l'image des manufactures des textiles, du cuir, de l'industrie du liège et autres.