Mesure n L'Etat a pris la décision de ne pas passer à la privatisation prévue de 222 entreprises activant dans le secteur du textile et d'éponger les dettes de certaines d'entre elles. Commentant cette décision du gouvernement, Amar Takedjout, secrétaire général de la Fédération nationale du textile, a déclaré, ce matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, qu'il s'agit là d'une initiative louable qui laisse penser qu'il y a une prise de conscience des autorités de la nécessité de développer la production du secteur public, initialement voué à la disparition. A propos des entreprises retenues pour bénéficier de l'assainissement et des aides de l'Etat, M. Takedjout a indiqué que «sur 80 entreprises proposées à l'assainissement et à l'effacement de leurs dettes, seule une vingtaine ont été retenues notamment dans le domaine du cuir et de la confection, le reste des entreprises, c'est-à- dire une soixantaine environ, ne sont pas éligibles». La liste des entreprises qui bénéficieront de cette mesure a été déjà dressée et l'Etat s'est engagé à éponger leurs dettes. En ce qui concerne justement le montant de ces dettes, l'invité de la radio a avoué qu'il l'ignore, se contentant d'indiquer que 24 000 emplois pourront être sauvés dans ce secteur qui connaît une grande désorganisation si «l'Etat arrive à prendre en charge convenablement les besoins des ces sociétés». Pour rappel le secteur du textile a perdu depuis 1990 plus de 25 000 emplois, ce qui n'est pas négligeable. Selon le syndicaliste, cette décision qui pourrait maintenir et créer plusieurs postes d'emploi, doit être suivie par une bonne gestion et une création réelle d'investissement sur le terrain et de revoir les indicateurs sur lesquels on a pris cette décision puisque «la mesure a été décidée sur une base des indicateurs anciens qui ne datent pas d'aujourd'hui, ce qui est regrettable». M. Takedjout poursuit sur une note de scepticisme : «Certes nous saluons cette décision d'assainir les entreprises en difficulté, cependant une décision politique ne suffit pas car les banques sont appelées à accompagner les entreprises et leur faciliter la tâche dans l'attribution des lignes de crédit.» C'est pour cette raison que l'Etat est appelé à concrétiser ses engagements sur le terrain par la prise en charge réelle des entreprises publiques retenues dans le but d'être reprises et relancées dans leurs activités respectives.