Réalité n Selon les concessionnaires automobiles, les prix des véhicules neufs les plus vendus varient généralement entre 40 et 80 millions de centimes. Alors que les clients sont, pour la plupart, des fonctionnaires dont les salaires ne dépassent pas les 40 000 DA. Avec la nouvelle taxe introduite dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008, le véhicule devient cher. Pour illustration, la voiture la moins chère du marché, la Maruti en l'occurrence, coûte désormais 45 millions de centimes avec la nouvelle taxe. Son prix a augmenté de quelque 12,5%. Ce qui est vraiment beaucoup pour un fonctionnaire ayant un salaire de 25 000 DA, par exemple. Déjà que son pouvoir d'achat a été sensiblement affaibli par les différentes augmentations de prix enregistrées ces derniers mois, on l'imagine mal s'en sortir sans trop de sacrifices. «Il doit se contenter du minimum, il n'a pas à s'acheter une voiture», diront d'aucuns. Oui, mais la voiture est indispensable de nos jours en raison du manque de moyens de transport collectif. Il est clair que la nouvelle taxe sur les véhicules neufs pénalise surtout les petites bourses. Pour les autres, l'impact est insignifiant. «C'est quoi 15 millions pour quelqu'un qui se permet un véhicule à 150, 200 ou 250 millions de centimes ? C'est vraiment rien pour lui», fait remarquer Nacer, 38 ans, employé dans le secteur des assurances. De son avis, la logique aurait voulu que les fonctionnaires moyens soient exonérés de cette taxe qu'il trouve vraiment excessive. «50 000 DA, c'est vraiment trop, c'est plus de 4 fois le Salaire national minimum garanti (Snmg)», indique-t-il à ce propos. S'agissant de la taxe spéciale sur les actes et permis immobiliers applicables lors de la délivrance des permis de construire, de lotir et de démolir ainsi que des certificats de conformité, elle constitue un véritable frein pour ceux qui veulent construire leur propre maison. Dans cette catégorie, figurent notamment des jeunes qui aspirent à avoir un «petit chez-soi» grâce aux aides versées par l'Etat dans le cadre de l'autoconstruction. «Je viens juste de bénéficier d'une aide de 70 millions de centimes, mais franchement, je ne sais pas si je suis soumis à cette taxe», note Nourredine, 34 ans, qui travaille dans une administration publique. «Ce serait aberrant de me faire payer cette taxe. Sans cette aide de l'Etat, je n'aurais jamais aspiré à me construire une petite maison», ajoute-t-il. Si cela devait arriver, l'Etat reprendrait d'une main ce qu'il a donné de l'autre. Ce qui est effectivement une aberration.