Opportunité n La formule crédit-véhicule lancée depuis quelques années par l'interconnexion concessionnaires-banques a permis à des centaines de milliers d'Algériens de réaliser enfin un rêve. Accéder à ce qui était considéré auparavant comme un «prestige» n'est plus du domaine de l'impossible ! Les concessionnaires automobiles ont, pour leur part, pris conscience du fait qu'il leur est impossible d'écouler des voitures neuves, dont les prix oscillent généralement entre soixante et cent cinquante millions de centimes, sans recourir à «une alliance stratégique» avec les banques. Il faut dire que s'il n'y avait pas cette formule de crédit-auto, des centaines de milliers d'Algériens seraient privés de véhicules toute leur vie et, par ricochet, les dizaines de milliers de véhicules importés stagneraient dans les parkings des concessionnaires pour de longues années encore. «L'écrasante majorité des citoyens sont de simples fonctionnaires. Et quand on sait que le Snmg est à 12 000 da et qu'avec leurs petits salaires ils doivent subvenir aux multiples besoins de leur famille, il leur est absolument impossible même de rêver de posséder un véhicule», soutient Ammi Arezki, chauffeur de taxi dans la wilaya d'Alger, qui, lui-même, a acquis sa voiture grâce au crédit-auto. Auparavant, il circulait avec une Peugeot 505 mise en circulation en 1988. «J'ai pris conscience que les clients devenaient de plus en plus exigeants et c'est pour cette raison que je l'ai vendue pour avoir la somme exigée par les banques comme apport personnel et j'ai acquis cette nouvelle voiture voilà moins d'une année», a-t-il expliqué. Notre interlocuteur n'est pas le seul à opter pour cette formule, puisque tout le monde peut constater que la plupart des chauffeurs de taxis roulent dans des voitures flambant neuves. Des centaines de milliers de différentes catégories professionnelles ont trouvé leur «compte» avec l'achat de voitures neuves grâce au soutien des établissements financiers et ont, ainsi, échappé aux multiples tracas du «transport en commun». «Depuis que j'ai acheté cette voiture, je mène ma vie en toute sérénité. Maintenant, je n'ai plus besoin de solliciter mes amis, les agences de location de voitures, les clandestins, ni les taxis, quand je dois me déplacer en famille ou dans des situations d'urgence…», se félicite Abderrahmane, un cadre moyen dans une administration publique. Le crédit-auto a connu un essor considérable, notamment dans les grandes villes du pays. Un «acquis» qui s'est, par ailleurs, répercuté positivement aussi bien sur les concessionnaires automobiles que les établissements financiers qui ont, eux aussi, accompagné cette tendance en élargissant leur champ d'activité. Pour les spécialistes en commerce et en marketing, cette situation a encore de beaux jours devant elle.