Evolution n Un accord conclu en juin dernier entre la Fédération européenne des associations algériennes (Feaa) et les autorités espagnoles permettra d'identifier les victimes de la harga grâce aux tests ADN. Le président de la Feaa, Nourredine Benmeddah, qui a fait cette déclaration lors d'un point de presse au siège du ministère de la Solidarité et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, a précisé que le recours à l'ADN permettra de dresser la liste exacte des disparus. Selon lui, le plus grand nombre de dépouilles est recensé en Espagne et en Italie. Ainsi, dira-t-il, le comité Phoenix a constitué un groupe de travail chargé des disparus. Ce groupe est constitué par des médecins légistes et de gendarmes pour étudier les dossiers ADN des parents des victimes aux fins de leur identification. En outre, un comité national présidé par Réda Salaouachi est chargé du dossier des harragas avec pour mission de rapatrier les dépouilles des victimes. Ce qui évitera, selon l'intervenant, leur enterrement dans les cimetières chrétiens ou leur incinération. L'orateur a fait part, en outre, des dépassements et abus à l'égard des victimes de l'immigration clandestine et de la maltraitance des détenus dans les centres de rétention. Il a souligné que la presse espagnole est restée quasiment muette devant cet état de fait et face à ces violations des droits de la personne humaine, ajoutant qu'au lieu de condamner le jeune harraga, il serait plus juste de sévir contre ceux qui profitent de la détresse de ces jeunes en leur offrant des moyens dérisoires contre des prix forts pour traverser la mer, mettant ainsi en péril des vies humaines. «Ce sont les mafias, autrement dit ces barons qui doivent être sanctionnés sévèrement par la loi. Les harragas, quant à eux, il faut étudier leur situation au cas par cas…» Le conférencier a noté, par ailleurs, que le nombre des harragas comparativement à 2007 a baissé d'après les autorités espagnoles. Ainsi et «comparativement à l'année dernière, où 13 barques ont quitté Dellys vers l'Espagne, cette année aucune barque n'a été recensée», a-t-il précisé. Par ailleurs il dira que pas moins de 48 prisonniers algériens sur les 70 arrêtés en Espagne, car accusés de terroristes, ont bénéficié d'un acquittement après plus de trois ans d'emprisonnement et 9 sont en détention préventive. La fédération ne compte pas baisser les bras, puisqu'elle prévoit de faire des démarches auprès des autorités de ce pays pour que ceux-ci soient indemnisés. Prenant la parole, le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, M. Bouchnak dira que plusieurs séances de travail seront programmées avec la Feaa dont il louera la crédibilité, ajoutant que des dossiers épineux relatifs à la harga et bien d'autres encore seront examinés. Le président de la délégation nationale en Algérie, Réda Salaouchi, a lancé un incessant appel aux familles des harragas disparus leur demandant de prendre contact avec la fédération afin de créer une banque de données permettant de faciliter l'identification de leurs enfants. Deux numéros sont mis au service des familles : le 00 34 630 420 361 et le 06 61 50 90 02.