Les émigrants algériens interceptés par les gardes-côtes espagnols sont souvent maltraités dans les centres d'accueil. Encore une fois, le phénomène des harragas est pris à la légère. A la veille d'une importante rencontre sur le phénomène de l'émigration clandestine, qui sera organisée le 27 septembre prochain, Noureddine Belmeddah, président de la Fédération européenne des associations algériennes (Feaa), a soutenu que «le phénomène des harragas est en perte de vitesse». Se baser sur aucun chiffre fiable ou sur des statistiques générales, le conférencier s'est limité au nombre d'embarcations interceptées sur la petite île de Majorque, à savoir 13 en 2007, pour justifier ses propos. Selon ses dires, ce nombre est réduit à zéro cette année. Apparemment, Noureddine Belmeddah est déconnecté de la réalité et ignore que le phénomène a pris des proportions alarmantes, notamment sur les côtes d'Annaba. Interrogé à propos de l'incrimination des harragas, M.Belmeddah a déclaré que «la mafia et les passeurs doivent être punis par la justice». Concernant les candidats à l'émigration interceptés en haute mer, «leurs cas doivent être étudiés au cas par cas», a t-il ajouté. Abordant le cas des Algériens détenus dans les prisons espagnoles, M.Belmeddah indiquera que sur les 70 détenus pour «des liens présumés avec des réseaux terroristes» 48 ont été innocentés, 13 ont été inculpés et 9 sont toujours en détention préventive. Il a estimé, à ce sujet, que le rôle joué par la presse algérienne a été «important» quant à l'heureuse issue réservée à cette affaire. M.Belmeddah a souligné, en outre, que le problème des «harragas» disparus, reste entier, soutenant que «la seule solution demeure l'identification grâce à l'analyse de leur ADN», ajoutant que la fédération prévoit de soumettre cette solution au ministère des Affaires étrangères. M.Belmeddah a, en outre, relevé que «les émigrants algériens interceptés par les gardes-côtes espagnols sont souvent maltraités dans les centres d'accueil». Selon ses dires, la Feaa a, à maintes reprises, attiré l'attention des autorités sur ces comportements dégradants, «mais les victimes refusent souvent de déposer plainte», a-t-il déploré. A propos de la liste des disparus à l'étranger, M.Belmeddah a déclaré que «nous attendons toujours la réponse du ministère des Affaires étrangères pour mener nos enquêtes à travers l'Europe et le monde entier». Concernant la rencontre internationale sur la question des harragas, les initiateurs n'ont aucun élément d'information nouveau à communiquer, nous a-t-on souligné au niveau du département de Djamel Ould Abbès. En l'absence du ministre, actuellement en France, les choses piétinent. Pourtant, le dossier est au niveau de l'Assemblée nationale. Et dire que lors de son discours tenu à Paris, vendredi dernier, Djamel Ould Abbès a engagé l'Etat à définir une feuille de route à même de prendre en charge réellement les maux et préoccupations rongeant la jeunesse algérienne. «Les pertes en vie, les vexations nous interpellent aujourd'hui et nous exhortent à réagir avant qu'il ne soit trop tard», note le ministre. D'ici la tenue de cette rencontre, les barques de la «hedda» auront pris le large.