Résumé de la 1re partie n Dans le défi lancé par la vieille au diable, ce dernier ne fait pas grand mal tandis que la vieille est en train d'exécuter un complot machiavélique... Intriguée, la femme ouvrit la porte : — Viens d'abord manger ! Et elle s'empressa de mettre devant la vieille un grand plat de couscous, lui tendit une cuillère, en prit une pour elle et s'apprêta à manger quand, l'air malheureux, la vieille se tourna vers elle : — Pourquoi me méprises-tu ma fille ? Chez moi, j'ai l'habitude de manger avec deux cuillères et tu ne m'en as donné qu'une seule ! Confuse, la femme courut lui en chercher une autre. La vieille prenait une cuillère par-ci, une cuillère par-là et semblait apprécier le plat. Un peu plus tard, la porte s'ouvrit et le mari fit son entrée. Il s'étonna de voir la vieille femme chez lui, puis, pensant qu'elle ne pouvait être qu'une proche parente de son épouse, car, sinon, celle-ci n'aurait jamais bravé son interdiction, il la salua et l'accueillit chaleureusement. Cette dernière se tourna vers l'épouse et lui demanda : — Qui c'est celui-là, ma fille ? — C'est mon mari, mère ! Ma fille t'es mariée à deux hommes à la fois ou quoi ? Qui était donc celui qui mangeait avec nous tout à l'heure et dont voici la cuillère ? Le mari remarqua effectivement la présence de trois cuillers dans le plat, de trois trous creusés dans la semoule, fut saisi d'une rage soudaine, se dirigea vers la chambre et prit un fusil. Il visa sa femme, tira et la tua. La vieille sortit en courant, alla voir la famille de l'épouse et cria dès le seuil : — Votre gendre vient de tuer votre fille sans raison ! Le père et les frères prirent leurs armes et coururent chez le commerçant. lIs le criblèrent de balles. La vieille, les guettant de loin, s'empressa d'aller avertir le famille du commerçant : Votre beau-père et ses enfants ont attaqué votre fils et l'ont cruellement tué ! Du coup, tous les frères et les cousins du commerçant prirent leurs armes et se dirigèrent vers leur belle-famille. En un clin d'œil, le quartier fut transformé en véritable champ de bataille et les hommes tombaient les uns après les autres. La guerre ne s'arrêta que lorsqu'il y eut une dizaine de morts. La vieille s'en retourna voir Satan – elle sait où le trouver – et lui déclara : — T'as vu tout ce dont je suis capable ! Le diable se leva et répondit : — T'es plus forte que moi, je le reconnais ! Désormais, il y aura une frontière entre nous et ce sera notre convention : je te cède l'espace de quarante maisons et je jure de ne pas y mettre les pieds. Tu peux t'en occuper toute seule car tu es douée pour des maléfices dont je suis incapable. Et le diable s'en alla. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, on dit que, dans un quartier où vit une vieille, il n'y a pas de diable. Et notre conte traversa la forêt et l'année prochaine nous aurons deux et une récoltes.