Couac n L'action de solidarité du Croissant-Rouge algérien, qui consiste à assurer une soupe chaude aux nécessiteux et à distribuer des couffins alimentaires, a été freinée par l'inflation. C'est ce que nous apprend Hakem Aït Hamadouche, président du comité de wilaya de Tizi Ouzou du CRA. Faisant le bilan des 15 premiers jours du ramadan, il nous dira que cette année, le nombre de restaurants du cœur ouverts par son organisation ainsi que celui des couffins alimentaires distribués ont beaucoup diminué comparativement à l'année passée. En effet, pour ce qui est de la soupe populaire, sur les 15 restaurants prévus, seuls 9 ont été ouverts. Ces derniers sont implantés dans les communes de Draâ El-Mizan, Boghni, Aïn El-Hammam, Bouzguène, Larbaâ Nath Irathen, Ouadhias, Beni Douala, Fréha et Aït Aggouacha. Les autres restaurants n'ont pas ouvert pour diverses raisons dont le non-règlement de dettes comme c'est le cas à Tigzirt et le manque d'aides et de collaboration à l'image de ce qui a été constaté à Sidi Naâmane où le restaurant a été fermé après quelques jours d'ouverture… Par ailleurs, le responsable du CRA relève un phénomène qu'il observe dans les restaurants du cœur depuis maintenant deux ans. «La soupe populaire est normalement destinée aux passagers et aux personnes qui travaillent dans notre wilaya et qui sont originaires d'autres régions. Or, nous avons constaté ces deux dernières années que de plus en plus de familles de la wilaya viennent quotidiennement emporter le repas chez elles. D'ailleurs, le nombre de repas emportés dépasse celui des repas consommés sur place», explique M. Aït Hamadouche. Le bilan de la première quinzaine du ramadan confirme ses propos. En effet, 12 966 ont été emportés contre 10 188 servis sur place. Cette situation est un indicateur du taux de pauvreté dans la wilaya de Tizi Ouzou où beaucoup de familles, à revenu moyen, n'arrivent plus à boucler les fins de mois à cause de l'inflation qui a touché presque tous les produits. Cela peut aussi expliquer la réduction sensible du nombre des couffins de ramadan. Ayant prévu 5 000 couffins, le CRA espère pouvoir en distribuer 4 500. «Nos comités locaux ne peuvent plus organiser des collectes dans les villages. Les gens n'ont rien à donner», souligne un membre du CRA. Le seul comité qui fait la collecte est celui d'Azazga, nous informe M. Aït Hamadouche. L'organisation caritative qu'il préside ne recevant plus depuis 4 ans de subvention de l'Etat, il compte sur les dons des bienfaiteurs et de certains investisseurs pour mener à bien cette opération. Cette année, il ne peut pas compter sur le don direct de Sonatrach d'une valeur de 500 millions de centimes, puisque cette société a décidé de remettre son don aux wilayas pour les distribuer. Mais il reste le don de Cevital (entre 30 et 40 millions de centimes de produits tels que le sucre, la margarine, l'huile, le concentré de tomates), de Nedjma et de Coca Cola.