Le centre-ville de Annaba est devenu, à l'approche de la fin de ramadan, un vaste «souk» à ciel ouvert qui échappe à la réglementation commerciale en donnant une image peu gratifiante de la «coquette». Squattant les trottoirs et les espaces publics, d'innombrables vendeurs de circonstance proposent des tas d'objets hétéroclites et ne font que bloquer la circulation automobile, voire piétonne, créant de la sorte une désagréable sensation d'étouffement. Les rues situées tout autour du marché «El-Hattab», en passant par le boulevard Gambetta, ainsi que toutes les artères débouchant sur le cours de la Révolution sont jonchées de toutes sortes de vêtements bas de gamme, pour hommes, femmes et enfants, en plus de produits cosmétiques contrefaits et de vaisselle, de jouets et de pacotille. Encouragés par l'affluence d'une foule nombreuse composée essentiellement de femmes, les vendeurs à la criée rivalisent de formules pour vanter leurs marchandises et leurs prix. Cette déferlante du commerce informel, qui s'intensifie après l'heure du f'tour, a commencé à déborder du centre-ville pour s'étendre jusque dans des quartiers périphériques comme les grandes cités de la plaine Ouest où se trouve une importante concentration de commerces et de services. Ces zones sont propices aux vendeurs à la sauvette soucieux d'écouler au plus vite leurs marchandises. Hésitants au début du ramadan, car poursuivis par la police, les vendeurs à la sauvette sont revenus en force ces jours-ci, comme pour honorer une pratique devenue désormais partie intégrante de l'ambiance caractérisant l'approche de l'Aïd. Hormis les poursuites et les procès-verbaux qui leur sont infligés de temps à autre par les agents de police, «aucune autre forme de dissuasion ne semble fonctionner avec ces vendeurs sans adresse fixe et sans registre du commerce», explique t-on à la direction du commerce.