Qui l'aurait parié ? n Après sept journées de championnat, c'est le NA Hussein Dey qui caracole à la première place du classement après, notamment, quatre victoires consécutives et une jeunesse débordante de culot et de fraîcheur. Prenez un président qui n'a rien à voir avec le football, mais qui est doué en gestion d'entreprise, un bon entraîneur qui a repris du service après quelques années sabbatiques qui lui ont permis de prendre suffisamment de recul par rapport à un milieu qu'il connaît assez bien et une bande de joueurs jeunes et culottés et vous avez un NAHD qui domine le championnat sans partage. Prenez le dernier match : un déplacement périlleux à Blida face à une USMB qui cherche à tout prix à se reprendre devant son public, mais l'équipe du Nasria n'a cure de ces données et revient avec les trois points de la victoire grâce à deux buts, l'un du défenseur Abdat, un inconnu au bataillon à peine âgé de 22 ans, et un second par le Guinéen Camara Ibrahima, qui les fera le 13 décembre prochain. Et ces deux buteurs d'un jour ne font pas exception puisque la majorité de l'effectif des Sang et Or est composée de jeunes sans grade, mais aux dents très longues. A vous d'en juger : Asselah, le gardien formé au MC Alger qui s'impose comme le numéro un, n'a que 22 ans, Derrardj (18 ans), Ben Ahmed (20 ans), Bendebka (20 ans), Boursas (20 ans), Boumati (21 ans), Benali (21 ans), Sedkaoui (22 ans), Allag (23 ans), Attafen (23 ans), Kheddis (23 ans), Bousbia (23 ans), Hamaden (23 ans) et autres Hafid Rabah (23 ans). Parmi cette classe biberon, il n'y a que le capitaine Gana (31 ans) et le défenseur venu du MCA Galoul (32 ans) qui font figure «d'intrus» ou de cadres, en des termes plus adroits. Contrairement à d'autres cylindrées du championnat de Nationale Une, le Nasria a recruté modestement en fonction d'un budget tout aussi modeste : pas de grands noms, pas de vedettes, mais une jeunesse débordante avide de bousculer tout sur son passage. Pour la petite histoire, le NAHD n'a pas effectué de stage à l'étranger, comme la quasi-majorité des autres clubs de l'élite, se contentant d'une préparation à la maison du côté de la forêt de Bouchaoui. Le Nasria, qui a sauvé sa saison in extremis lors du précédent exercice, a vu également partir quelques-uns de ses bons éléments à l'image de Boukria et Ouznadji, qui ont rejoint la JSK. Ces deux-là, qui ont de la peine à s'imposer dans leur nouveau club, voient certainement d'un œil plein de nostalgie (et peut-être de regrets) cette bande de joyeux copains qui mènent la belle vie en championnat. Il faut dire que l'effectif, qu'a su gérer l'ex-coach Farid Zemiti, recèle de très bonnes individualités et des jeunes issus des juniors, soit l'idéal pour un Benzekri qui affectionne la politique de régénération. A l'heure des entraînements, c'est la rigueur et la discipline avec Benzekri qui ne tolère aucun retard ni fantaisie, et mis à part les joueurs et le staff technique aucune autre personne n'a droit d'assister aux séances. L'heure de la reconstruction et de la reconquête a, semble-t-il, sonné du côté d'Hussein Dey. Toumi-Benzekri,la parfaite complicité l Par ailleurs, en reprenant le club l'été dernier, le nouveau président Mohamed Toumi, un émigré de retour au pays, avait promis naïvement de faire du NAHD le meilleur club d'Algérie sur le plan de la gestion et du professionnalisme. Il a promis que dans deux ou trois ans, son club fournirait 80 % des joueurs de l'équipe nationale, tous issus de l'école du NAHD. Son entraîneur, Nour Benzekri, a carte blanche à la mode anglaise des managers, c'est lui qui décide de tout sur le plan technique et de la gestion de l'équipe. On croit rêver quand on entend parler le président Toumi faisant de son coach le vrai patron. Lui, il s'occupe d'autre chose, de la gestion de cette entreprise qu'est le NAHD pour lequel il a beaucoup de projets. A commencer par ce centre sportif qui va être érigé du côté de Bordj El-Bahri où une assiette de 1,4 hectare a été attribuée au club, à l'instar d'autres clubs de la capitale. Le Nasria aura dans un avenir très proche, promet le président, ses propres terrains d'entraînement, son hôtel, sa salle de musculation et de remise en forme, sa piscine et d'autres équipements qui permettront au club d'accéder à un autre niveau de performance. Les travaux devront démarrer le 1er novembre prochain et dureront au moins deux années avant que les Sang et Or n'y prennent leurs quartiers, en attendant également l'autre projet : celui d'un nouveau stade à la hauteur des ambitions et du rang du club.