Affaire n Le scandale du lait frelaté chinois soulève bien des interrogations. Comment cela a-t-il pu arriver ? Qui en est responsable ? Pourquoi les autorités chinoises n'ont-elles pas réagi à temps ? Ajouter au lait en poudre de la mélamine, un produit chimique utilisé dans la fabrication de colles, de plastique, d'engrais et d'ustensiles et retardateurs de flamme, pour tricher sur son taux en protéines et le faire paraître artificiellement plus élevé, il faut vraiment être criminel pour le faire ! La pratique est pourtant très courante en Chine. Elle daterait de plusieurs mois, à en croire certaines sources. Il a fallu qu'elle tue au moins quatre nourrissons, atteints de problèmes rénaux, et rende malades 53 000 autres pour qu'elle soit rendue publique enfin. Le scandale du lait frelaté chinois soulève bien des questions. Comment cela a-t-il bien pu arriver ? Qui en est responsable ? Pourquoi les autorités chinoises n'ont-elles pas réagi à temps ? Une chose est certaine : la principale entreprise incriminée dans cette gigantesque fraude, en l'occurrence Sanlu, a caché la vérité pendant des mois. Selon la presse chinoise, la compagnie a commencé à recevoir des plaintes concernant les effets de son lait maternisé dès décembre 2007. Pour autant, ses responsables n'ont pas jugé utile de procéder dans l'immédiat aux contrôles nécessaires. Ils ont attendu juin 2008 pour le faire. Là, ils découvrent le pot aux roses. Mais ils n'en informent les autorités locales que deux mois plus tard, soit en août 2008. De leur côté, les responsables de la ville de Shijiazhuang, où est basé le groupe Sanlu, ont attendu plus d'un mois, jusqu'au 9 septembre 2008, pour transmettre l'information aux autorités supérieures, provinciales et centrales. Durant tout ce temps, des millions de bébés continuaient à consommer du lait contaminé à la mélamine. Pis encore, les contrôles effectués ont révélé que la contamination a touché une gamme de produits laitiers ou contenant du lait comme les bonbons, les glaces et les biscuits. Ces découvertes ont semé la psychose aussi bien en Chine qu'à l'étranger où de nombreux pays ont décidé d'interdire les produits laitiers ou pouvant contenir du lait de Chine. Il y a lieu de signaler que ce n'est pas la première fois que la mélamine est découverte dans des produits chinois. En février dernier, la justice américaine s'était déjà saisie d'une affaire d'aliments pour animaux contenant ce produit chimique qui a été à l'origine de la mort de 4 000 chiens et chats.