Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué, mercredi à Alger, que les cours actuels du pétrole obéissaient à la spéculation et à la conjoncture marquée par la crise économique en Grèce plus qu'à la loi de l'offre et la demande. Les marchés mondiaux du pétrole sont actuellement affectés par la même crise de 2008 où tout le monde demandait à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d'augmenter la production pour maîtriser la hausse des prix", a déclaré M. Khelil en marge de la signature de l'accord entre la société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) et le groupe pétrolier Weatherford. Pour le ministre, "même si l'Opep décide d'augmenter la production, cela n'aura pas d'impacts sur les prix qui obéissent à la spéculation sur les marchés financiers sur fond de crise en Grèce et des craintes de son extension à d'autres pays européens comme le Portugal et l'Espagne". Par ailleurs, les aides financières devant être accordées par l'Allemagne et l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE) en faveur de l'économie grecque, auront également un impact sur les prix du pétrole, a-t-il estimé. Il a en outre indiqué que la différence du prix entre les contrats spot et à terme (une année), se maintiendra autour de 7 dollars en dépit de l'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis où les spéculateurs absorbent l'excédent de l'offre pour bien maîtriser les prix au cours de l'année". M. Khelil prévoit également "une stabilisation des prix autour de 82 à 85 dollars avant la fin de l'année eu égard à la conjoncture actuelle du marché pétrolier et celle des marchés financiers d'autant plus que la spéculation intéresse les observateurs plus que le prix réel du brut". Notons que le groupe Sonatrach a cédé 10% du capital social de l'Institut algérien du pétrole (IAP) à la société internationale de services pétroliers Weatherford (basée aux Etats-Unis). L'opération de cession, avalisée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), consiste en la reprise par Weatherford des parts de Naftal et de l'ex Naftec (4% chacune) ainsi qu'une part de 2% de Sonatrach, a indiqué le PDG de l'IAP, Saleh Khebri, lors de la cérémonie de signature déroulée en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. D'un montant de 1,5 milliard de dinars, le capital social de l'IAP sera désormais partagé entre Sonatrach, actionnaire majoritaire avec une part de 80%, Statoil Algeria et Weatherford (10% chacun), a précisé M. Khebri. Dans le cadre de cette opération, "les actionnaires ont convenu que le résultat de chaque exercice soit réinvesti en totalité par la société pour assurer le financement de tout investissement lié à son objet", a-t-il expliqué. "Il n'y a donc pas de distribution de dividendes, alors que l'actionnaire cédant n'aura droit qu'à la valeur initiale de ses actions", a-t-il souligné. Cette transaction permettra à l'IAP de bénéficier, notamment, d'un centre de formation à Hassi Messaoud et d'une plate-forme de forage expérimentale pour des travaux pratiques au profit des stagiaires. Cet institut bénéficiera aussi de "l'expérience et du savoir-faire capitalisé par Weatherford dans le domaine de l'exploitation des hydrocarbures et d'un personnel qualifié avec une grande expérience du terrain ainsi que la possibilité de formations du personnel de cet institut'', a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Khelil a appelé les actionnaires de l'IAP à contribuer activement pour la formation des formateurs de l'institut et la dynamisation de son conseil scientifique. Créé en 1965 sous la tutelle du ministère de l'Energie et de l'Industrie avant de devenir en 2007 une société par actions, l'IAP a formé plus de 21.000 cadres en 45 ans d'existence. Il est actuellement organisé autour de trois écoles spécialisées (Boumerdès, Skikda et Oran), un programme de formation dans le domaine de la sécurité industrielle et d'un Centre de veille scientifique et technologique.