Dans son ouvrage sur les rêves, E. Aeppli écrit : «La guerre est une expérience première de toute existence. Pour cette raison, sa nature effrayante symbolise toutes les grandes et inexorables dissensions de la vie. Mais dans aucun rêve, la guerre n'est considérée avec exaltation ; il s'agit toujours d'une affaire pénible et grave. C'est pour l'âme discordante ou même par trop multiple dans ses orientations primitives, un lieu de passage amer pour atteindre une synthèse plus élevée.» Dans beaucoup de rêves se rapportant à la guerre, le rêveur sait seulement que c'est la guerre. Il ne voit ni chars, ni soldats et aucun mort ni blessé. On n'aperçoit même pas les feux des incendies, on n'entend pas de coups de tonnerre ou alors, si on les entend, c'est de loin. Il est quand même alarmé et se prépare à vivre des moments terribles : la crise intérieure n'est pas là, mais elle s'annonce. Le rêveur reçoit comme une sorte d'avertissement et doit se tenir prêt. L'ennemi n'est pas loin et peut attaquer à tout moment ! Dans beaucoup de rêves, l'annonce de la guerre se fait de nuit : c'est l'indice que tout se passe dans les recoins les plus sombres de l'être, le domaine de l'inconscient ! Les bombardements de la guerre, quand ils ne sont pas issus de souvenirs réels de bombardements, représentent, selon les psychologues, des émotions ou alors des pensées de destructions. L'émotion est d'autant plus forte que le nombre d'ouvrages détruits ou de victimes, est grand.